La société américaine est procédurière. « Recourir à un avocat à chaque étape de son développement est indispensable », confirme Jean-Christophe Verdi. Omniprésent, le juriste s’occupe de l’obtention de visa, conseille sur le choix de l’Etat d’immatriculation de la société, sur les statuts, se charge de l’enregistrement, vous éclaire sur la délicate gestion.
Appréciation du risque et protection
La consommation des ménages soutient la croissance
En 2015, la croissance est restée soutenue malgré un premier trimestre marqué par un hiver très rigoureux et de fortes grèves des dockers de la côte ouest. Le chômage a continué de baisser en 2015 pour atteindre 5%, suggérant une remontée en 2016 du taux d’emploi (62,5%) qui demeure inférieur à son niveau d’avant crise financière (66% en moyenne entre 2003 et 2007). Ces deux conditions réunies, la Banque centrale américaine (FED) a décidé de mettre fin à 7 années de politique monétaire ultra expansionniste en relevant son principal taux directeur en décembre 2015. La remontée devrait être très graduelle en 2016 et ne participera pas à altérer la confiance des ménages. Comme en 2015, la consommation privée sera le premier contributeur à la croissance. Les ventes de voitures ont atteint des niveaux historiquement élevés et demeureront sensiblement supérieures à 18 millions de véhicules en 2016. Le segment des SUV profitera de la nouvelle baisse du cours du baril de Brent en 2016, les consommateurs bénéficiant de la baisse de leur facture énergétique. En outre, le salaire réel des américains demeurera en hausse en 2016 d’environ 1% en lien avec l’inflation toujours très modérée. Par ailleurs, la durée des crédits automobiles accordés a tendance à s’accroître (plus de 72 mois) augmentant sensiblement les capacités d’achats des ménages. L’augmentation des prêts automobiles à risques subprimes doit cependant être surveillée dans un contexte de remontée des taux. L’investissement résidentiel restera particulièrement dynamique, toutes les variables avancées du secteur étant bien orientées fin 2015 (mises en chantiers, permis de construire, crédits immobiliers). Les prix immobiliers continueront à croître pour se rapprocher fin 2016 de leurs niveaux d’avant crise. Du côté des entreprises, les investissements de modernisations soutiendront la croissance car l’appareil productif américain est vieillissant. Le secteur de l’énergie continuera de pâtir de la baisse du cours du baril de pétrole. Les producteurs de pétrole de schiste se sont recentrés sur les puits offrant les meilleurs rendements afin de limiter leurs coûts. Ainsi en 2015, plus de 60% des puits ont été fermés et en 2016, la production de pétrole non conventionnel devrait diminuer. Malgré ce secteur sinistré, les défaillances d’entreprises continueront de baisser pour représenter moins de 23 000 sociétés en 2016. Cette bonne trajectoire s’explique par un niveau d’endettement de 41,5% du PIB très inférieur à la moyenne des pays de la zone euro (65%) et par les profits des entreprises qui resteront supérieurs à 10,5% en 2016. Ces derniers baissent modérément mais tendanciellement en raison de l’appréciation du taux de change effectif réel américain qui pénalise les entreprises qui rapatrient leurs profits depuis l’étranger. Les secteurs dont les risques sont les mieux orientés sont l’automobile, le textile et habillement et le transport en lien avec la bonne tenue de la consommation interne. Les entreprises du secteur de la chimie profitent également de la baisse du cours de l’or noir pour augmenter leurs marges.
Le dollar devrait rester fort
Le resserrement graduel de la politique monétaire américaine alors que la Banque centrale européenne assouplit la sienne pourrait conduire le dollar à s’apprécier davantage face à la monnaie unique au premier semestre 2016. Ce niveau élevé renchérit le coût des produits américains dans un contexte de faible rebond des économies partenaires européennes et japonaises. Quant à la croissance chinoise, elle continuera à ralentir. Ce contexte international pèsera donc sur la croissance des exportations. La dynamique des importations continuera de surpasser celle des exportations en lien avec la baisse du coût des produits étrangers et la bonne orientation de la demande américaine. En conséquence, le déficit courant américain augmentera en 2016.
La dette publique demeure très élevée alors que l’élection présidentielle se profile
Le déficit public demeurera élevé en 2016 dans un contexte d’élections présidentielles en novembre. Néanmoins, quelques évolutions demeurent possibles, notamment la révision du financement fédéral à long terme (Highway Trust Fund) du réseau routier américain qui concentre environ 25% des dépenses. Le Congrès n’a pas réussi à faire évoluer le texte lié à ces dépenses depuis 10 ans. Il a depuis subi 36 fois de minces ajustements. La dette publique conserve une trajectoire inquiétante puisqu’elle représente 104,9% du PIB fin 2015 et continuera de croître en 2016. Novembre 2016 sera marqué par de nouvelles élections américaines. Le Président sortant B. Obama conclut son second mandat et ne pourra donc pas se représenter. Les candidats seront connus en juillet 2016 à l’issue des primaires des deux grands partis nationaux. Celles-ci commenceront en janvier et auront lieu dans chacun des Etats du pays.
Source : COFACE