Même si votre dossier est parfait, les procédures prennent entre huit et douze mois et nécessitent de bonnes réserves financières. « J’ai mis quatorze mois à décrocher le statut de résident permanent, et cela m’a coûté près de 3 000 dollars canadiens », se souvient Lionel Pardin, qui avait pourtant le profil du parfait expatrié: Jeune, diplômé…
En 2005, la croissance a conservé son dynamisme, toujours portée par la consommation et l’investissement. La consommation des ménages a été confortée par la progression des revenus et de l’emploi, la valorisation du patrimoine immobilier et des taux d’intérêt bas. L’investissement des entreprises a profité de la baisse des prix à l’importation, ainsi que du net accroissement de la rentabilité et de la saturation des capacités de production dans les industries minières et extractives. A l’inverse, les exportations de produits manufacturés ont pâti de la valorisation du dollar canadien.
En 2006, la croissance devrait rester vive. En dépit de la remontée rapide des taux d’intérêt et d’une moindre progression des profits et de l’emploi, l’investissement et la consommation privée ne ralentiront que légèrement, grâce au maintient d’une politique budgétaire généreuse permise par la situation excédentaire des comptes publics. Les dépenses publiques en matière de santé, de recherche, d’éducation, d’aide à la restructuration industrielle et d’infrastructures continueront d’augmenter. Malgré un dollar canadien qui restera ferme, les exportations traditionnelles tireront partie d’une bonne orientation de la demande mondiale, tandis que celles de matières premières et d’énergie profiteront encore de cours élevés.
Malgré l’indice Coface des incidents de paiement satisfaisant et la diminution du nombre de faillites (- 6 % en 2005), des accidents surviennent sporadiquement. Ils témoignent d’une dichotomie entre les provinces en effervescence essentiellement situées à l’ouest et les autres. Et ils témoignent également d’une dichotomie entre les industries minière et extractive, qui profitent de l’envolée des cours, et les industries manufacturières (automobile, bois, papier, meuble), qui sont, elles, confrontées aux faibles gains de productivité, au change défavorable et au renchérissement des matières premières et de l’énergie.
Appréciation du risque et protection
L’activité serait soutenue par la demande domestique
En 2015, la croissance avait été fortement affectée par la chute de l’investissement dans le secteur pétrolier survenu en raison de la baisse des recettes et des profits du secteur, conséquence de la faiblesse des prix du pétrole. L’activité devrait toutefois accélérer en 2016. La consommation des ménages serait plus dynamique, soutenue par l’augmentation des salaires et des prix immobilier et ce, malgré leur fort endettement (165 % du revenu disponible brut) et leur faible taux d’épargne (4,2 % du revenu disponible brut). La politique accommodante de la Banque centrale du Canada devrait être un soutien supplémentaire à la consommation des ménages, ainsi qu’à l’investissement résidentiel. Ce dernier et l’investissement public donc devraient progresser, tandis que l’investissement non résidentiel ne soutiendrait pas l’activité, compte tenu de la faiblesse des prix du pétrole (le prix du pétrole égalisant les coûts de production canadien est d’environ 65 $ / baril, soit un niveau supérieur au cours actuel).
Produisant 90 % du pétrole au Canada, les provinces d’Alberta et de Saskatchewan ont annoncé des mesures d’austérités afin de limiter la baisse des recettes liées au secteur pétrolier. Toutefois, les effets de débordement sur les autres provinces semblent limités dans la mesure où ces deux provinces représentent un septième de la population totale du pays et que les emplois du secteur des services (représentant 70 % du PIB) sont aux trois quarts concentrés en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique. En outre, la signature en octobre 2015 de l’accord de partenariat transpacifique (TPP) devrait être une opportunité en termes de croissance, d’emploi et d’exportation vers les douze pays signataires. Le principal secteur bénéficiaire de cet accord serait l’agriculture, représentant 7 % du PIB.
Les principaux risques baissiers proviennent d’une faiblesse persistante des prix du pétrole et d’une correction des prix immobilier, qui affecterait l’investissement résidentiel et la consommation des ménages. Le ralentissement chinois (deuxième partenaire commercial, 4 % des exportations) représente également un risque via les effets négatifs sur les partenaires de la Chine.
Le déficit du compte courant se réduirait, soutenu par la dépréciation de la monnaie
Lors de sa campagne électorale, le nouveau Premier ministre Justin Trudeau avait annoncé un plan de relance, ciblant principalement des nouveaux projets d’infrastructure d’un montant de 60 milliards de dollar sur dix ans. Des mesures en faveur des populations fragiles figurent au programme, notamment pour les chômeurs. Du côté des recettes, le gouvernement a prévu de réduire l’imposition des plus modestes. In fine, le déficit devrait se creuser en 2016 du fait d’un double effet sur les dépenses (hausses) et sur les recettes (baisse, amplifiée par l’effet pétrole). La dette publique resterait toutefois stable, mais à un niveau élevé. Au niveau provincial, le Québec et l’Ontario, les deux provinces les plus endettées représentant 60 % du PIB, deux tiers de la population et plus de la moitié des exportations totales, devraient poursuivre leur rigueur budgétaire.
La dégradation des termes de l’échange en 2015 avait creusé le déficit courant. Ce dernier devrait toutefois se résorber légèrement en 2016 grâce à une augmentation plus soutenue des exportations (dépréciation de la monnaie, croissance soutenue aux Etats-Unis qui captent 77 % des exportations canadiennes) que des importations (demande domestique) et ce, malgré une balance des revenus toujours déficitaire.
Le parti libéral remporte les élections législatives d’octobre 2015
Justin Trudeau a été élu Premier ministre du Canada lors des dernières élections législatives d’octobre 2015, succédant au conservateur Stephen Harper, en poste pendant près de dix ans. Le parti libéral (centre-gauche) de Trudeau a remporté 184 des 338 sièges du parlement, s’assurant la majorité absolue. Outre la relance budgétaire évoquée plus haut, Trudeau tient un discours volontariste sur le climat annonçant un soutien financier aux Provinces pour les encourager à utiliser des énergies renouvelables. Ce volontarisme pourrait permettre d’accroître les investissements dans la transition énergétique, en soutenant ainsi l’activité.
A l’international, le nouveau Premier ministre a annoncé l’accueil de 25 000 réfugiés en 2015 et un retrait des avions de combats du Canada dans la coalition internationale contre l’Organisation Etat Islamique.
Enfin, l’environnement des affaires est facilité par la simplicité du processus de création d’entreprise et d’obtention d’un crédit et le bas niveau des impôts.
Source : COFACE