1908 15 novembre : Le Congo devient une colonie belge
1957- l’Abako (Association des Bakongos), premier parti politique créé au Congo, remporta les élections municipales de Léopoldville. Un fait décisif se produisit le 4 janvier 1959: les habitants de la capitale déclenchèrent une émeute. Soudain conscients de l’inévitable, les Belges précipitèrent la décolonisation.
Le 20 janvier 1960, une table ronde se réunit à Bruxelles pour organiser l’indépendance. Après des négociations bâclées, l’indépendance fut fixée au 30 juin 1960.
Joseph Kasavubu devint président. Quelques jours plus tard, le Congo-Léopoldville (renommé peu après Congo-Kinshasa) s’enfonça dans le désordre, avec la mutinerie de la Force publique; en juillet, sous la conduite de Moïse Tschombé, la riche région minière du Katanga fit sécession. Ainsi commençait une période chaotique, embrasant plus de la moitié du territoire, notamment le Kwilu, le Kivu et la ville de Kisangani.
Le 14 septembre 1960, profitant des rivalités personnelles qui opposaient le chef du gouvernement, Patrice Lumumba, et le président de la République, Joseph Kasavubu, le colonel Mobutu «neutralisa» les deux hommes. Patrice Lumumba, l’une des grandes figures du nationalisme africain, devenu Premier ministre en 1960, fut incarcéré, puis, après avoir été atrocement torturé, livré au nouveau Premier ministre, le dirigeant katangais Moïse Tschombé. La crise congolaise prit alors une dimension internationale, le Congo ex-Belge devenant même le premier terrain d’intervention des Casques bleus de l’ONU en Afrique (ceux-ci mirent fin à la sécession katangaise en 1963).
En 1963, des disciples de Lumumba lancèrent une guerre révolutionnaire dans le Kwilu; Laurent-Désiré Kabila figurait parmi eux. Les tentatives de sécession et les désordres en tous genres se multiplièrent. Après les forces de l’ONU, les Belges, l’URSS et les États-Unis intervinrent.
En octobre 1965, Tschombé fut à son tour écarté et contraint à l’exil; puis Mobutu se débarrassa de Kasavubu : le 24 novembre 1965, il s’empara du pouvoir par un coup d’État et se proclama président de la République du Congo. La Constitution fut suspendue, le Parlement dissous.
Le 30 juin 1966, la capitale, Léopoldville, changea de nom pour devenir Kinshasa; un an plus tard, Mobutu instituait un parti unique, le MPR (Mouvement populaire de la révolution), support de son régime despotique.
Le 27 octobre 1971, la République du Congo changeait à son tour de nom pour devenir la République du Zaïre. Enfin, 1972 – la politique de l’«authenticité» amena l’africanisation de tous les noms d’origine européenne (toponymes et état civil) : donnant l’exemple, Mobutu se gratifia lui-même du nom de Sese Seko Kuku Ngebendu wa za Banga («Intrépide guerrier terreur des léopards»).
Cette «zaïrisation» conduisit, en 1974 à la nationalisation des grandes compagnies minières étrangères qui exploitaient les immenses richesses du pays (cuivre, cobalt, manganèse, zinc, or, argent, diamants, uranium…). Mais cette politique ne profita pas à la masse miséreuse des Zaïrois. Le mobutisme, largement fondé sur le népotisme, la corruption généralisée et le détournement des richesses nationales au profit des proches du pouvoir (là résidait ce qu’on appela «le mal zaïrois»), conduisit peu à peu à une décomposition de l’État.
En 1977-1978, une nouvelle tentative de sécession du Shaba (nouveau nom du Katanga) ne put être arrêtée que par une intervention des forces marocaine et française, appelées par Mobutu.
Mais, avec la fin de la guerre froide, le Zaïre cessa d’être un bastion anticommuniste. Après le départ des soldats cubains d’Angola, les Américains quittèrent à leur tour les bases militaires qu’ils utilisaient pour soutenir l’UNITA (Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola). Dans le même temps, les minerais du Shaba, pour le contrôle desquels Français et Belges étaient militairement intervenus en 1978 à Kolwezi, perdirent de leur importance stratégique. La crise politique éclata au grand jour en 1990.
Une nouvelle Conférence nationale, en 1991, amena la création de l’Union sacrée de l’opposition et Mobutu dut nommer Premier ministre le chef de l’opposition, Étienne Tshisekedi; mais l’affrontement entre l’opposition, menée par Tshisekedi, et le chef de l’État, qui s’appuyait sur l’armée et sa garde prétorienne, conduisit à une paralysie politique du pays; Tshisekedi, mis dans l’impossibilité de gouverner, fut limogé en 1993. L’insécurité croissante provoqua le départ de la plupart des Européens qui résidaient encore au Zaïre (septembre 1990). Les troubles, en outre, réveillèrent un tribalisme latent. Le Shaba fut le principal théâtre des violences ethniques: les autochtones lunda chassèrent quelque 400 000 Luba originaires du Kasaï, région où ils tentèrent de se réinstaller. Le nord du Kivu connut lui aussi son lot de massacres tribaux.
Le 14 novembre 1992, une conférence nationale adopta un texte prévoyant que le Zaïre devait se transformer en une République fédérale du Congo. Ce texte devait en principe être soumis à référendum en 1997. Mais les événements allaient se précipiter.
En 1994, le nouveau chef du gouvernement, Léon Kengo WA Dondo, eut à faire face aux contrecoups des troubles du Rwanda : en juillet 1994, un million de Hutu fuyant les massacres qui se déroulaient au Rwanda (désormais gouverné par des Tutsi) avaient trouvé refuge dans l’est du Zaïre, où ils erraient dans des conditions sanitaires abominables.
En octobre 1996, tandis qu’après trois décennies de pouvoir, Mobutu, s’étant entre-temps proclamé maréchal, refusait de se retirer de la scène politique, une rébellion armée massivement soutenue par le Rwanda et l’Ouganda éclata dans le Sud-Kivu. Composées en majorité de Banyamulenge (Tutsi d’origine rwandaise installés dans l’est du Zaïre), soutenus par les pouvoirs en place au Rwanda et en Ouganda, les troupes de l’Alliance des forces démocratiques du Congo-Zaïre (AFDL) dirigées par Laurent-Désiré Kabila, attaquèrent les camps de réfugiés (Hutu) rwandais, puis s’emparèrent progressivement de toutes les grandes villes de l’Est du pays. L’AFDL progressa ensuite vers le nord. Dépourvue de solde et mal équipée, l’armée zaïroise ne lui opposa qu’une faible résistance et se livra à des pillages. Entré le 17 mai 1997 à Kinshasa, Kabila se proclama le chef de l’État, qu’il rebaptisa République démocratique du Congo, et se fit attribuer les «pouvoirs suprêmes» en matière de défense, de législatif et d’exécutif.
En février 1998, il fit arrêter le chef de l’opposition, Étienne Tshisekedi, puis l’assigna à résidence dans son village natal de Kabeya-Kamwanga (Kasaï oriental). Tout en s’engageant auprès de l’ONU (le 26 mars) à organiser des élections pluralistes en 1999, il constitua un nouveau gouvernement dans lequel il cumulait les fonctions de Premier ministre, de ministre des Armées et de ministre de l’Intérieur.
Ayant pris conscience du danger représenté aux frontières du Congo par des gouvernements «tutsi» en Ouganda et au Rwanda, et par les armées banyamulenge présentes au Kasaï, Kabila, entouré d’un personnel politique principalement issu de son ethnie (Luba, ou Baluba, au Katanga et au Kasaï), à qui il avait réservé les emplois les plus lucratifs, se retourna alors contre les Tutsi qui l’avaient aidé à renverser Mobutu.
En août 1998, devant la rébellion du Kasaï, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, Kabila ne dut la sauvegarde de son pouvoir qu’à l’intervention de troupes envoyées par les gouvernements de l’Angola et du Zimbabwe. Le 18 avril 1999, alors que le pays s’engageait dans une guerre civile qui semblait sans issue, le président Kabila signa avec le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, un accord de cessez-le-feu, prévoyant le déploiement d’une force de paix africaine en RDC et le retrait des troupes étrangères qui s’y trouvaient depuis 1998. Cet accord fut entériné, le lendemain, par la signature d’un pacte de paix avec le Tchad, l’Ouganda et l’Érythrée.
Le 31 août, les dirigeants du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), principal mouvement de la rébellion contre le régime de Laurent-Désiré Kabila, signèrent à Lusaka, en Zambie, l’accord de paix conclu le 10 juillet 1999, par les six États impliqués militairement dans le conflit en République démocratique du Congo. Toutefois, le premier semestre 2000 fut marqué par une reprise des combats, qui provoqua un nouvel exode des populations et augmenta le nombre de victimes de la guerre civile sur tous les fronts congolais.
16 janvier 2001 : Assassinat de Laurent-Désiré Kabila par l’un de ses gardes du corps
17 janvier 2001 : Joseph Kabila succède à son père.
17 décembre 2002 : Accords de paix de Pretoria prévoyant un partage du pouvoir entre les différentes parties.
4 avril 2003 : Promulgation de la Constitution de transition
22 août 2003 : Installation d’un Parlement de transition
13 mai 2005 : Une nouvelle Constitution est adoptée par le Parlement.
18 décembre 2005 : Référendum constitutionnel devant permettre la tenue d’élections.
29 octobre 2006 : Joseph Kabila est élu présient.
24 mai 2008 : Jean-Pierre Bemba se réfugie à l’étranger. Il se fait arrêter en Belgique pour crimes contre la République Centrafricaine, suite à un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale.
6 janvier 2009 : Arrestation du chef du Congrès national du peuple Lauret NKUNDA du mouvement rebelle
25 mars 2009 : Démission du président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe
18 novembre 2010 : Annulation de la totalité de la dette du pays par le Club de Paris.
28 novembre 2011 : Joseph Kabila est réélu président.
2012 : Affrontement entre l’armée et les rebelles du M23.
5 novembre 2013 : L’armée annonce « sa victoire totale » sur le M23 qui annonce la fin de sa rébellion.
12 février 2014 : Promulgation d’une loi par le président Joseph Kabila promulgue une loi d’amnistie concernant des anciens combattants de la rébellion M23.
15 août 2014 : Congo Airways, la nouvelle compagnie aérienne nationale de la République démocratique du Congo, est créée .
21 novembre 2014 : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirme la fin de l’épidémie d’Ebola dans le pays.
Reddition du chef rebelle Cobra Matata, à Bunia, dans le nord-est du pays.
15 décembre 2014 : le colonel Bedi Mobuli Engangela, alias « Colonel 106 », est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour des crimes contre l’humanité commis entre 2005 et 2007 dans la province du Sud-Kivu.
23 juillet 2015 : les neuf membres de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) prêtent serment devant la Cour constitutionnelle.