L’archipel capverdien, isolé, sans ressources naturelles et disposant de très peu d’eau douce, est largement dépendant de l’extérieur tant pour ses ressources financières (les IDE représentent 3% du PIB, les transferts de la diaspora 11%, l’aide au développement 13%) que pour ses approvisionnements (déficit commercial structurel qui atteint aujourd’hui les 30% du PIB).
En raison de la faiblesse des activités d’origine domestique, le PIB (2,1 Mds USD en 2014) est dominé par le tourisme et le commerce d’importation. Le secteur primaire (8% du PIB) tend à se développer mais demeure loin de satisfaire les besoins domestiques : ne disposant que de 10% de terres arables, le Cap-Vert importe 85% de ses besoins alimentaires. L’industrie (18% du PIB) est à la recherche de débouchés extérieurs pour des activités de sous-traitance (secteurs aéronautique et pharmaceutique notamment). Le secteur des services (74% du PIB) est porté par le tourisme (20% du PIB et 200 MEUR de recettes annuelles) et les services financiers.
Malgré l’étroitesse de son marché et sa dépendance à l’extérieur, le Cap-Vert a su s’imposer comme l’un des pays les plus dynamiques de la région voire un modèle pour l’ensemble de l’Afrique : croissance annuelle moyenne de près de 7% au début des années 2000, bonne gouvernance et faible niveau de corruption, PIB par habitant trois fois plus élevé que la moyenne d’Afrique subsaharienne, troisième indice de développement humain en Afrique après les Seychelles et Maurice.
Cet essor a néanmoins été fortement obéré par la crise économique et les difficultés persistantes des principaux partenaires européens du pays (en particulier Portugal et Espagne). Si la bonne tenue du secteur touristique a permis au pays d’échapper à la récession sur les quatre dernières années, l’économie ne parvient pas à renouer avec des trajectoires de croissance soutenue : 1,2% de 2012, 0,5 % en 2013 et 1% prévu pour 2014. En 2014, le secteur touristique a souffert d’annulations liées à l’épidémie Ebola qui n’a pourtant pas touché l’archipel.
Pour faire face à ces difficultés, les autorités cap-verdiennes ont eu recours à un programme d’investissement public massif. Depuis 2009, la conjugaison de dépenses de soutien à l’activité économique et de recettes obérées par le ralentissement de la croissance se traduit par un déficit budgétaire important. En 2014, ce déficit a atteint 8% du PIB.
Le principal défi économique du pays tient dans la capacité du secteur privé à prendre le relais de ces programmes d’investissement publics qui devraient à l’avenir être contraints par les tensions sur les finances publiques. Or, les infrastructures lacunaires (électricité, transports) et les difficultés d’accès aux financements bancaires freinent l’essor du tissu naissant d’entreprises locales et pénalise l’investissement privé domestique.
Ces difficultés économiques coïncident avec une raréfaction des ressources financières concessionnelles dans un contexte d’accession du Cap-Vert au statut de pays à revenu intermédiaire : retrait de la liste ONU des Pays les moins avancés (PMA) à compter de 2008, accession à l’OMC en décembre 2007, programme sans financement de type ISPE sur la période 2006-2010 puis 2011-2013 par le FMI, fermeture de l’accès au guichet concessionnel de la Banque Mondiale en 2015.
Si ces décisions reflètent les progrès réalisés par le pays et la bonne opinion des bailleurs, elles engendrent également de fortes tensions sur le financement de l’économie nationale : l’aide pourrait passer de 13,2% du PIB aujourd’hui à 7,7% du PIB en 2017 selon le FMI. En outre, ces tensions sur le financement de l’économie doivent être replacées dans un contexte d’accroissement rapide de la dette publique qui a dépassé les 100% du PIB en 2014 (104,1%). Toutefois, cet endettement est jugé soutenable par le FMI et la Banque mondiale dans la mesure où il s’appuie sur des financements concessionnels de long terme et un flux toujours important d’entrées de devises.
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,014
2003: 0,039
2004: 0,067
2005: 0,080
2006: 0,131
2007: 0,191
2008: 0,211
2009: 0,127
2010: 0,116
2011: 0,102
2012: 0,074
2013: 0,039
Repères économiques
Croissance du PIB 2008 : 7,43%
Les principales ressources du Cap-Vert proviennent de la pêche et à un degré moindre de la culture des sols avec des plantations de café, de banane, de canne à sucre, de maïs… Les exportations sont assez faibles et concernent, pour la plupart, les produits de la mer : conserves de thon, poissons congelés, langoustes. Des fabriques de textile et de chaussures ont été créées ces dernières années. Le secteur des transports reste le plus actif avec les compagnies aériennes et maritimes. L’avenir économique de l’archipel dépend pour beaucoup des stratégies de développement touristique.
Principaux indicateurs économiques
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PIB (2014, en parité de pouvoir d’achat) : 2,1 milliard de dollars (FMI)
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PIB par habitant (2013, en parité de pouvoir d’achat) : 3908 $ (The World Factbook, estimations)
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Taux de croissance : 1,2% en 2012 ; 0,5% en 2013 ; 1% en 2014
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Taux d’inflation (2013) : 3.3% (FMI)
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Déficit : 8% du PIB (2014)
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Taux de chômage (16,8% en 2013 et près de 32% pour les jeunes)
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Balance commerciale (2013) : -611 millions de dollars soit -37.4 % du PIB (EIU)
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Principaux clients (2013) : Espagne (66,7%), Portugal (16,5%), Italie (5,4%) France (3,4 %) Le Salvador (3,4%)
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Principaux fournisseurs (2013) : Portugal (40,2%), Pays-Bas (20%), Espagne (7,9%), Brésil (3,5%) Chine (3,1%)
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Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB en 2013 : (The World Factbook)
- Agriculture : 9,3 %
- Industrie : 18,8 %
- Services : 71,9 %
- Principales ressources: Bananes, Pêches, Tourisme.
- Risque pays (Coface): 6/6
- Notations BM: 122/189
PIB en milliards $
2002: 0,620
2003: 0,813
2004: 0,924
2005: 0,971
2006: 1,107
2007: 1,513
2008: 1,789
2009: 1,711
2010: 1,664
2011: 1,864
2012: 1,757
2013: 1,879
Taux de chômage %
2002: 7,2%
2003: 7,2%
2004: 7,2%
2005: 7,2%
2006: 7,1%
2007: 7,1%
2008: 7,1%
2009: 7,1%
2010: 7,0%
2011: 7,0%
2012: 7,0%
2013: 7,0%
PIB & Taux de croissance %
2002: 5,3%
2003: 4,2%
2004: 10,2%
2005: 6,9%
2006: 8,0%
2007: 15,2%
2008: 6,7%
2009: -1,3%
2010: 1,5%
2011: 4,0%
2012: 1,2%
2013: 0,5%