Sites inscrits au patrimoine mondial
Sites culturels :
Arc géodésique de Struve (2005): L’arc de Struve est un réseau de triangulations qui s’étend de Hammerfest en Norvège jusqu’à la mer Noire et traverse 10 pays sur plus de 2 820 km. L’arc est formé par les points d’une triangulation réalisée entre 1816 et 1855 par l’astronome Friedrich Georg Wilhelm Struve et représentant la première mesure exacte d’un long segment de méridien. Cette triangulation a contribué à définir et mesurer la taille et la forme exactes de la Terre ; elle a joué un rôle essentiel dans le développement des sciences de la Terre et l’établissement de cartes topographiques précises. C’est un formidable exemple de collaboration scientifique entre chercheurs de différents pays et de coopération entre des monarques pour une cause scientifique. À l’origine, l’arc était constitué de 258 triangles principaux et de 265 points fixes principaux. Le site inscrit sur la liste comprend 34 des points fixes d’origine, avec différents marquages – trous percés dans la roche, croix en fer, cairns ou obélisques.
Art rupestre d’Alta (1985): Les pétroglyphes du fjord d’Alta, proche du cercle arctique, conservent la trace d’un habitat qui dura à peu près de 4200 à 500 av. J.-C. Des milliers de peintures et gravures nous aident à comprendre l’environnement et l’activité humaine à l’époque préhistorique aux confins du Grand Nord.
Quartier de « Bryggen » dans la ville de Bergen (1979): Bryggen, le vieux quai de Bergen rappelle l’importance de la ville comme élément de l’empire commercial de la Ligue hanséatique, du XIVe siècle au milieu du XVIe siècle. De nombreux incendies, dont le dernier en 1955, ont ravagé les maisons typiques en bois de Bryggen. Sa reconstruction a traditionnellement repris les anciennes méthodes et modèles, (ainsi en laissant)sa structure principale a été préservée, qui est une relique d’une ancienne structure urbaine en bois autrefois commune dans le nord de l’Europe. Aujourd’hui, environ 62 immeubles persistent dans cet ancien townscape.
Site du patrimoine industriel de Rjukan-Notodden (2015): Situé au sein d’un paysage spectaculaire de montagnes, de chutes d’eau et de vallées fluviales, le site comprend un ensemble de centrales hydroélectriques, de lignes électriques, d’usines, de réseaux de transport et de villes. Ce complexe fut mis en place par la société Norsk Hydro pour produire des engrais chimiques à partir de l’azote présent dans l’air. Il s’agissait de répondre à la demande croissante du monde occidental en matière de production agricole au début du XXe siècle. Les villes ouvrières de Rjukan et de Notodden présentent des logements ouvriers et des institutions sociales reliés à un réseau ferré et des services de ferrys vers les ports d’embarcation des engrais. Le site de Rjukan-Notodden, qui manifeste une association exceptionnelle d’équipements et de concepts industriels liés au paysage, offre un exemple de nouvelle industrie mondiale au début du XXe siècle.
Vegaøyan – Archipel de Vega (2004): Ce groupe d’une douzaine d’îles autour de Vega, au sud du cercle arctique, constitue un paysage culturel de 103 710 ha dont 6 930 ha de terres. Les îles attestent d’un mode de vie frugal fondé sur la pêche et la collecte du duvet d’eider (une espèce de canard) dans un environnement hostile. On y trouve des villages de pêcheurs avec des quais, entrepôts et bâtiments servant de nichoirs pour les canards eiders, ainsi que d’un paysage agricole, des phares et des balises. Les traces de peuplement humain remontent à l’âge de la pierre. Au IXe siècle, les îles étaient devenues un grand centre d’approvisionnement du duvet, lequel représentait probablement un tiers des revenus des îliens. L’archipel de Vega illustre la façon dont les pêcheurs/agriculteurs subsistaient depuis 1 500 ans et le rôle des femmes dans la collecte du duvet d’eider.
Ville minière de Røros et la Circonférence (1980): L’histoire de la ville de Røros est liée à l’exploitation des mines de cuivre découvertes au XVIIe siècle et exploitées pendant 333 ans, jusqu’en 1977. le site comprend la ville et ses paysages culturels industrialo-ruraux, Femundsytta, une fonderie avec sa zone associée et la route de transport d’hiver. Entièrement reconstruite après sa destruction par les troupes suédoises en 1679, elle possède environ 2000 maisons en bois à un ou deux étages et une fonderie. Nombre d’entre elles ont conservé leurs façades en bois noirci qui donnent à la ville un aspect médiéval. Entouré d’une zone tampon coïncidant avec la zone de privilèges (la Circonférence) accordés à l’entreprise minière par la couronne dano-norvégienne (1646), le bien illustre l’établissement d’une culture fondée sur l’extraction minière du cuivre dans une région isolée.
« Stavkirke » d’Urnes (1979): C’est dans le cadre naturel du Sogn og Fjordane que s’élève un chef-d’œuvre de l’architecture de bois des pays scandinaves : l’église à piliers de bois (ou « stavkirke ») d’Urnes, construite aux XIIe et XIIIe siècles. On peut y distinguer à la fois des réminiscences de l’art celtique, des traditions vikings et des structures spatiales romanes.
Sites naturels :
Fjords de l’Ouest de la Norvège – Geirangerfjord et Nærøyfjord (2005): Situés au sud-ouest de la Norvège, au nord-est de Bergen, Geirangerfjord et Nærøyfjord, à 120 km l’un de l’autre, font partie des fjords de l’ouest de la Norvège qui s’étendent de Stavanger au sud jusqu’à Andalsnes, 500 km au nord-est. Les deux fjords, qui sont parmi les plus longs et des plus profonds du monde, sont considérés comme caractéristiques de la géographie des fjords et comme l’un des paysages les plus spectaculaires de la planète. Leur exceptionnelle beauté naturelle provient des parois cristallines, étroites et abruptes, qui s’élèvent jusqu’à 1 400 m au-dessus de la mer et plongent 500 m en dessous. Les parois à pic des fjords abritent de nombreuses cascades tandis que des rivières sauvages coulent à travers des forêts caduques et de conifères vers des lacs glaciaires, des glaciers et les montagnes escarpées. Le paysage contient une variété de phénomènes naturels, tant terrestres que marins, découlant de cet environnement, comme des moraines sous-marines et des mammifères marins. Des vestiges de vieilles fermes de transhumance désormais abandonnées ajoutent un aspect culturel au caractère spectaculaire du lieu et donne une ultime touche humaine au site.