Nature du régime : démocratie parlementaire
Président de la République : M. Sergio Mattarella (élu le 31 janvier 2015), membre du Parti démocrate
Président du Conseil (chef du gouvernement) : M. Paolo Gentiloni (depuis le12 décembre 2016), membre du Parti démocrate
Les dernières élections législatives (chambre des députés et sénat) se sont tenues les 24 et 25 février 2013 et ont porté le parti démocrate (PD) en tête avec 30% des voix, sans pour autant dégager de majorité claire. Devant l’incapacité des partis à s’entendre, la formation du nouveau gouvernement avait été reportée après l’élection présidentielle. Celle-ci a eu lieu le 20 avril 2013 et a conduit à renouveler le mandat de Giorgio Napolitano (président depuis 2006), après l’échec de plusieurs autres candidats. Le Président de la République italienne chargea Enrico Letta, numéro deux du Parti démocrate, de former un gouvernement de grande coalition alliant des hommes politiques de gauche, de droite, du centre et des techniciens. Dix mois plus tard, en février 2014, mis en minorité par la direction du PD sous l’impulsion de son nouveau secrétaire national, le jeune maire de Florence, Matteo Renzi, E. Letta est contraint à la démission. L’arrivée au pouvoir de Matteo Renzi a marqué un tournant pour l’Italie et annoncé la fin d’une période de vingt ans dominée par la politique de Silvio Berlusconi. Deux mois après son arrivée au Palais Chigi, la large victoire du Parti démocrate aux élections européennes de mai 2014 (avec 41% des voix), a assuré à M. Renzi une légitimité interne nécessaire pour mettre en œuvre son ambitieux programme de réformes (marché du travail, fiscalité, école, constitution). Son optimisme et son volontarisme ont trouvé un fort écho non seulement en Italie mais également dans le reste de l’Union européenne.
Après deux ans au pouvoir, le Parti démocrate a connu sespremières difficultés politiques en obtenant des résultats décevants aux élections municipales partielles des 5 et 19 juin 2016, et en perdant quelques grandes villes emblématiques (Rome, Milan, Turin, Naples, Bologne). Les résultats ont consacré la montée en puissance du Mouvement 5 Etoiles (qui emporte largement deux des mairies les plus importantes, celles de Rome et de Turin, au détriment du PD), la perte de vitesse de la droite et un avertissement pour le Parti démocrate de Matteo Renzi, qui a globalement échoué à mobiliser ses électeurs.
M. Renzi entendait transformer en profondeur le visage politique et institutionnel du pays en mettant fin au bicaméralisme parfait pour contribuer à une plus grande stabilité gouvernementale, à la constitution de grands partis d’alternance et à la rationalisation du parlementarisme italien. Cette réforme constitutionnelle, discutée pendant près de deux ans, a été adoptée en dernière lecture le 12 avril 2016 par les deux chambres du Parlement italien puis soumise à référendum le 4 décembre 2016. 59% des électeurs se sont exprimés contre le projet. En accord avec ce qu’il avait annoncé avant le scrutin, Matteo Renzi a présenté sa démission au Président de la République italienne le 7 décembre, après avoir gouverné la péninsule de février 2014 à décembre 2016, un record dans un pays où l’instabilité gouvernementale est omniprésente depuis l’après-guerre (4ème gouvernement le plus long de l’histoire de la République italienne). Matteo Renzi reste secrétaire général du PD.
Proche de Renzi dont il a été le ministre des affaires étrangères, Paolo Gentiloni a été chargé par le Président de la République, Sergio Mattarella, de mettre en place un nouveau gouvernement. Celui-ci est entré en fonction le 12 décembre 2016. Il s’appuie sur la même majorité que le gouvernement Renzi (essentiellement le parti démocrate du centre-gauche et le nouveau centre droit) et inscrit largement son action dans la continuité du gouvernement Renzi. P. Gentiloni entend poursuivre les réformes et la reconstruction des zones touchées par les séismes d’août et octobre 2016 (297 morts, 40 000 sans- abris et 4 milliards de dégâts) en donnant la priorité au développement du Sud, le Mezzogiorno, à l’emploi et à la jeunesse.