Chef de l’Etat : Président de la Géorgie, M. Giorgi Margvelashvili (depuis novembre 2013)
Premier ministre : M. Giorgi Kvirikashvili (depuis le 30 décembre 2015)
La Géorgie a recouvré son indépendance en 1991 dans des conditions difficiles : livrée à l’anarchie, elle a rapidement été la proie d’une guerre civile et exposée aux séparatismes. Le retour d’Edouard Chevardnadze, ancien ministre des Affaires étrangères d’URSS, devenu chef de l’Etat en 1992 après le renversement du Président nationaliste Zviad Ghamsakhurdia, a permis de réorganiser les pouvoirs centraux après la guerre civile. Il a désarmé les principales milices et institué un régime présidentiel fort qui a progressivement pris le pas sur le pouvoir des clans.
En novembre 2003, la « révolution des roses » a conduit au pouvoir Mikheïl Saakashvili (élu chef de l’Etat en janvier 2004 et réélu en 2008), jeune président pro-occidental formé en France et aux Etats-Unis. Il s’agissait de la première « révolution de couleur » démocratique dans l’espace post-soviétique avant la révolution orange d’Ukraine en décembre 2004. Depuis, la Géorgie a fait le choix stratégique du rapprochement avec l’UE et l’OTAN, objet d’un consensus au Parlement.
Le conflit armé avec la Russie en août 2008, alors que le gazoduc BTC reliant la Caspienne à la mer Noire via la Géorgie venait d’être mis en service, a temporairement rassemblé l’ensemble des forces politiques autour du chef de l’exécutif. Toutefois, cette union nationale a ensuite volé en éclat, certaines figures de l’opposition arguant des responsabilités du Président Saakashvili dans le déclenchement des hostilités.
Les élections législatives du 1er octobre 2012 ont vu une large victoire de la coalition d’opposition « Rêve géorgien » emmenée par le mécène et milliardaire Bidzina Ivanishvili avec 55% des suffrages contre 40% pour le Mouvement national uni du Président Saakashvili. Ce scrutin a marqué une étape importante dans la consolidation de la démocratie géorgienne qui a ainsi connu, pour la première fois depuis son indépendance, une alternance démocratique.
L’élection présidentielle du 27 octobre 2013 a mis fin à la cohabitation houleuse entre le gouvernement du Premier ministre Ivanichvili et le Président Saakachvili, arrivé au terme de son second mandat consécutif (2004-2008 et 2008-2013) et ne pouvant pas se représenter. Du fait d’une révision constitutionnelle entrée en vigueur au moment de la prise de fonction du nouveau Président, M. Giorgi Margvelashvili, le 17 novembre 2013, le Premier ministre dispose désormais de l’essentiel des pouvoirs exécutifs.
M. Irakli Gharibashvili a succédé le 24 novembre 2013 à M. Ivanishvili au poste de Premier ministre, ce dernier se retirant officiellement de la politique. Il a à son tour démissionné le 23 décembre 2015, laissant la place à M. Giorgi Kvirikashvili, confirmé dans ses fonctions après la large victoire du « Rêve géorgien » aux élections législatives des 8 et 30 octobre 2016, par lesquelles le parti au pouvoir a remporté à lui seul plus de ¾ des sièges, soit la majorité qualifiée pour introduire des amendements constitutionnels.