Thimphu
Thimphu, la capitale, s’étend à flanc de colline dans une vallée boisée, au nord de la Thimphu Chhu. C’est bien la seule capitale au monde sans feux de circulation, la population préférant s’en passer. Malgré une certaine modernisation récente, Thimphu conserve tout son charme. Ses façades aux motifs élaborés et colorés lui donnent un cachet ancien très pittoresque.
Joyau de la culture bhoutanaise, Thimphu ne manque pas de sites à visiter. Surplombant la colline juste derrière la ville, l’imposante Trashi Chhoe Dzong (forteresse de la religion glorieuse) a été totalement rénovée dans les années 1960 pour devenir l’emblème de la capitale. Elle renferme aujourd’hui les bureaux du roi et du pouvoir monastique. La plupart des tour-opérateurs prévoient la visite du National Institute for Zorig Chusum (communément appelé « école de peinture »), au-dessous du dzong. Cette école enseigne les arts traditionnels à des enfants venus de tout le pays. Une petite boutique vend certains de leurs travaux à des prix très raisonnables.
Au cœur de la ville, le National Memorial Chorten, édifice religieux le plus visible, abrite des tableaux sacrés et des statues tantriques. C’est un lieu de culte quotidien et nombre de Bhoutanais y déambulent toute la journée. Le Weekend Market offre déjà un aperçu de la culture rurale, les villageois venant vanter leurs marchandises aux habitants de la ville. Non loin de là, les archers s’entraînent sur le Changlimithang Stadium. Sport national, le tir à l’arc se pratique vêtu en costume traditionnel et s’accompagne de rituels colorés. Le National Institute of Traditional Medicine prépare à partir de plus de 300 espèces de plantes des médicaments distribués dans tout le royaume.
Vous logerez certainement dans l’un des hôtels de catégorie supérieure de la ville, sauf si vous arrivez pendant le tsechu (en automne à Thimphu). Dans ce cas, tout affiche complet et vous finirez peut-être dans une pension, chez l’habitant, voire sous la tente, mais cela fait aussi partie du charme de la fête ! Ne vous attendez pas non plus à des hôtels de grand luxe, même en « catégorie supérieure ». Le service et les prestations se révèlent toutefois généralement de bonne qualité. Les chambres les plus simples sont souvent décorées dans le style local et l’on pourrait parfois facilement se croire dans un monastère !
Paro
En arrivant en avion, vous atterrirez certainement à Paro. L’Ouest du pays est la région des Drukpa et rassemble les dzongs les plus anciens, les plus grands et les plus spectaculaires du pays. S’il en était besoin, on réalise cette fois parfaitement que ce pays diffère radicalement de toutes les destinations touristiques classiques.
Paro se tient au cœur de la riche et fertile vallée du même nom, entourée de paysages magnifiques, de villages pittoresques et d’édifices anciens. Commencez par une immersion dans la culture bhoutanaise au National Museum, proche du centre-ville. Le bâtiment lui-même date de 1656.
Un incendie a détruit le corps principal du Taktshang Monastery en avril 1998. Ce monastère très connu domine toute la vallée, perché sur une colline de 900 m d’altitude. Il est surnommé « nid du tigre » parce que Rinpoché serait arrivé à cet endroit sur le dos d’un tigre volant au VIIIe siècle. C’est depuis l’un des sites sacrés du royaume. Il sera reconstruit dans son style initial à la date jugée la plus propice.
L’aéroport de Paro se trouve à 7 km de la ville et à 53 km de Thimphu. Les taxis étant rares, assurez-vous à l’avance que vous serez attendu à l’arrivée.
Bumthang
Cœur spirituel du Bhoutan, le Bumthang abrite les sites bouddhistes les plus anciens du royaume. Il regroupe quatre grandes vallées. C’est dans celle de Choskhor que se dressent les dzongs, les temples et les palais les plus impressionnants. Vous séjournerez certainement à Jakar, à l’entrée de la vallée. L’immense Jakar Dzong (plus de 1 500 m de circonférence) date de 1549. Le Wangdichholing Palace fut la résidence du roi Uygen Wangchuck.
Un peu plus loin dans la vallée, le temple de Jampa Lhakhang, édifié en 659, accueille en octobre la Jampa Lhakhang Drup, une fête particulièrement spectaculaire. Le Kurjey Lhakhang doit son nom à l’empreinte du corps de Rinpoché, conservée intacte depuis 1652 dans une grotte à l’intérieur du plus ancien des bâtiments. Pour échapper un peu à cette atmosphère sacrée et de recueillement, n’hésitez pas à vous balader dans la campagne environnante où la population semble perpétuer un mode de vie et des traditions millénaires.
À 150 km de Thimphu, Japar est le village le plus agréable pour découvrir le Bumthang. Il vous faudra toutefois dénicher un véhicule quelconque susceptible de vous y emmener, ce qui n’est pas une mince affaire ! (Pour information la vente de tabac est interdite dans la région.)
Vallée de Phobjika
Vallée glaciale située sur le versant ouest des Montagnes Noires, Phobjika est une zone protégée, proche du Black Mountains National Park. Elle constitue une réserve animalière unique. Les très rares grues à cou noir continuent de venir s’y rassembler l’hiver. Ces oiseaux occupent une place particulière dans la culture bhoutanaise. Une chanson populaire déplore par exemple le moment où les grues quittent la vallée pour retourner au Tibet. Vous apprendrez tout sur ces oiseaux et apercevrez leur perchoir au Crane Observation and Education Centre. Il est particulièrement saisissant de les voir regagner en masse la vallée à la tombée du jour.
Des muntjacs, des ours, des sambars, des ours noirs de l’Himalaya, des léopards et des renards roux vivent également dans la vallée. L’organisation WWF a participé à la création du Khebethang Nature Study Centre dans le village de Phobjikha, à l’entrée de la vallée.
Tout proche, le Black Mountains National Park demeure très sauvage. Il abrite une variété exceptionnelle de plantes, ainsi que des tigres, des ours noirs de l’Himalaya, des léopards, des petits pandas, des gorals, des serows, des sambars, des sangliers et des entelles dorées.
Pour se rendre dans la vallée de Phobjika, il faut suivre la grande route jusqu’à Wangdue Phodrang, puis emprunter une piste non goudronnée sur les 13 derniers kilomètres. Thimphu se situe à 94 km de la vallée.
Trashigang
L’adorable petite bourgade animée de Trashigang constitue un point de départ idéal pour visiter l’est du pays. Cette région demeure encore peu fréquentée. Si vous ne craignez pas d’abandonner le confort de Thimphu ou de Paro, la découverte de cette région reculée devrait vous enchanter. Bien que particulièrement isolée, elle présente la plus forte densité de population du pays.
Les habitants du cru se retrouvent volontiers pour trinquer et vous risquez fort d’en apercevoir quelques-uns cuver leurs excès sur le bord de la route ! Vous pourrez d’ailleurs faire une halte au Gyeltshen Bar, sur la route du dzong. Impossible de le rater, son enseigne annonce clairement « bar ». Ouvert tous les jours, il vous donnera l’occasion de goûter l’ara l’alcool local et de vous imprégner peu à peu de l’atmosphère. Les villageois des environs viennent en ville les jours saints, soit les 1er, 10 et 15 des mois bhoutanais. Après avoir écoulé leurs marchandises, ils sacrifient eux aussi à la tradition de l’arra.
Attention ! D’après les chauffeurs locaux, en partant de Trashigang à 3h30, vous n’arriverez pas à Thimphu avant 20h30. Un voyage exténuant de 17 heures, pour parcourir 600 km de montagnes russes sur une piste chaotique.
Sakteng Wildlife Sanctuary
Situé à l’extrême est du pays, ce sanctuaire de 650 km² a été créé spécialement pour préserver l’habitat du yeti, appelé ici migoi (homme fort). Il diffère quelque peu du personnage mythique des légendes himalayennes : son corps est recouvert de poils allant du roux au brun-noir, mais son visage est imberbe. Il dégagerait une odeur très forte et posséderait le don d’invisibilité, ce qui explique pourquoi on le croise si rarement ! Ajoutons qu’il laisserait des traces inversées afin d’égarer totalement ceux qui tenteraient de le suivre.
Pour pouvoir explorer facilement ce parc, séjournez au village de Sakteng. Commencez par gagner Trashigang, puis poursuivez encore sur 60 km, jusqu’à la frontière orientale du pays (660 km de Thimphu). Renseignez-vous avant votre départ car à l’heure où nous écrivons ces lignes, Sakteng est fermé aux étrangers.
Laya
Au nord-ouest du pays, Laya se situe à 3 700 m d’altitude, au pied de l’imposant pic de Tsenda Gang. C’est le village des Layap, une ethnie de quelque 800 personnes qui possède sa propre langue et ses propres coutumes. Les femmes portent d’étonnants chapeaux coniques en bambou terminés par une pointe, noués autour du cou par des rubans ornés de perles. Vêtues de veste de laine noire décorée de parements argentés et de longues jupes rayées dans des tons naturels, elles portent de nombreux bijoux en argent, qui comprennent souvent quelques cuillères à thé. Le soir, elles se rassemblent pour danser sur des chansons populaires traditionnelles.
Autant être clair, Laya n’est accessible qu’à pied. Le col Laya-Gasa fait partie du trek Snowman, l’un des plus difficiles du monde.