La Croatie fut en 1990 avec la Slovénie et la République tchèque parmi les pays en transition les plus développés d’Europe centrale. Toutefois, son développement économique fut grevé par d’importants dommages de guerre, estimés à 37,1 milliards de dollars, compliquant sa transition vers l’économie de marché. Le niveau du PIB d’avant-guerre (1990) ne fut rattrapé qu’en 2004, et le PIB par habitant y est de 61% de la moyenne de l’UE (2012). La kuna, monnaie nationale, a été introduite en 1994.
L’économie croate est une des plus fortes du sud-est de l’Europe et par son produit intérieur brut (PIB) elle surpasse même les économies de quelques autres pays membres de l’Union européenne. Après l’échec du système socialiste, elle a opéré sa transition vers l’économie de marché, notamment en ce qui concerne la production industrielle.
Repères économiques
Devenue le 28ème Etat membre de l’UE le 1er juillet 2013, la Croatie a eu une croissance de 1,8% en 2015, après six années consécutives de récession (depuis 2008, l’économie s’est contractée de 12%) (données de l’Union Européenne). La croissance provient surtout du dynamisme du secteur touristique et d’une reprise de la consommation des ménages qui baissait auparavant. Ces deux tendances qui devraient continuer; une croissance de 2.1% est prévue pour 2017 et 2018. Cependant, la crise a mis en évidence les limites du modèle croate, qui dépend de la consommation des ménages et du contexte économique de l’Europe.
La récession a conduit à une dégradation significative des finances publiques alors même que du fait de son entrée dans l’UE, la Croatie doit se plier aux règles de Bruxelles. En janvier 2014, la Commission européenne a initié une procédure de déficit excessif car le déficit budgétaire était proche de 5%. Le pays a fini l’année 2014 avec un déficit de 5,6% du PIB. La dette publique approche actuellement 90% du PIB (86% en 2015 et une prévision de 87%-88% pour les années à venir) et il y a une montée inquiétante des prêts non performants. L’Etat a entrepris de privatiser les secteurs subventionnés de l’énergie et des transports, ce qui a affecté la production de certaines industries comme le secteur de la construction navale. Le budget 2015, placé sous le signe de l’austérité, vise à ramener le déficit à 4,2% du PIB et prévoit entre autres une réduction des dépenses de santé et des mesures fiscales pour stimuler la consommation. Dans un contexte de tensions ethniques et de colères contre les mesures d’austérité, le nouveau gouvernement, élu fin 2015 (une coalition HDZ-Most avec un homme d’affaires Tihomir Oreskovic en tant que premier ministre), va faire face à une année difficile.
La Croatie fait toujours face à un taux de chômage élevé (supérieur à 17,3% en 2014 et 16,2% en 2015). Même si il est prévu que la tendance baisse, le taux de chômage restera bien au-dessus de 10%. Avec ces 4,3 millions d’habitants, qui ont un revenu moyen qui correspond à 65% de la moyenne européenne, et une diaspora importante, la Croatie reste le 2ème pays le plus développée de l’économie des Balkans, après la Slovénie.
Flux & IDE en milliards $
2012 : 1.451
2013 : 955
2014 : 3.451
Données économiques
(Sources : DGTPE, Commission européenne, PNUD)
PIB (2014) : 43 Mds €
PIB par habitant (2012) : 10 305 €
Taux de croissance (2015) : +1,71% (prévisions 2016 : +1,4 %)
Taux de chômage (2015) : 15,8 %
Taux d’inflation (2015) : +0,1 %
Déficit budgétaire (2015) : -4,9 %
Dette publique (2013) : 89,2%
Balance commerciale (2014) : -6,8 Mds €
Principaux clients (2012) : Italie (15,3%), Bosnie-Herzégovine (12,8%), Allemagne (10,2%), Slovénie (8,6%), Autriche (6,5%), Serbie (4,3%)
Principaux fournisseurs (2012) : Italie (16,9%), Allemagne (12,7%), Russie (7,6%), Chine (7,1%), Slovénie (5,9%), Autriche (4,5%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- agriculture : 5,5 %
- industrie : 27,4 %
- services : 67,1 % Exportations de la France vers la Croatie (2014) : 307 M € (11ème fournisseur) Importations françaises depuis la Croatie (2014) : 148 M € (9ème client)
Taux de chômage %
2008 : 9,6 %
2009 : 8,7 %
2010 : 10 %
2011 : 13,1 %
2012 : 15,1 %
2013 : 17,2 %
2014 : 17,2 %
2015 : 16,6 %
2016 : 16,1 % estimation
PIB & Taux de croissance %
2010 : -0,3 %
2011 : -2,2 %
2012 : -1,1 %
2013 : -0,4 %
2014 : -0,4 %
2015 : 1,6 %
2016 : 1,6 % estimation