« Mission civilisatrice », hier et aujourd’hui
Cette publicité de décembre 2005 témoigne de la filiation qui unit Jules Ferry à Bernard Kouchner, fondateur de l’ONG Médecins sans Frontières et ex-gouverneur du Kossovo.
En 2005 comme en 1885, les jeunes Français sont invités à trouver un sens à leur vie en allant éduquer ou « civiliser » les populations démunies, noires de préférence.
On peut noter que les préoccupations environnementales viennent aujourd’hui s’ajouter aux objectifs civilisateurs. Petits Africains et oiseaux de la savane, même combat !
On peut aussi noter, au vu de cette affiche, que le « charity business » a plus de mal à recruter des professionnels compétents qu’à collecter des fonds (dons de particuliers ou subventions publiques). Sans doute une conséquence du vieillissement démographique des pays donateurs, qui comptent aujourd’hui plus de riches retraités que de jeunes aventuriers.
Faut-il pour autant condamner l’aide humanitaire ? Certainement pas mais il serait utile de la remettre à sa juste place : l’aide d’urgence. Laissons aux dirigeants politiques des pays pauvres la pleine responsabilité de leur action et respectons la dignité de leurs ressortissants en nous rappelant ce proverbe africain : « La main qui reçoit est toujours en dessous de celle qui donne ».