G. Moustaki. La mer m’a donné.wmv
Sur le plan musical, la diversité culturelle de la Nouvelle-Calédonie a donné naissance à des genres musicaux issus de mélange avec les grands courants internationaux et qui restent distincts les uns des autres.
Le Kaneka est une forme musicale née au milieu des années 1980, lors des événements politiques qui ont secoué l’île. Il trouve son origine dans le battement binaire produit sur un tronc d’arbre central lors du « Pilou », rythme traditionnellement utilisé lors des cérémonies tribales kanakes. Le Kaneka se mêle parfois, et de plus en plus, à des rythmiques et des mélodies proches du reggae, qui est également un style musical très populaire en Nouvelle-Calédonie et notamment auprès des Kanak. De nombreuses figures internationales du reggae ont fait des concerts en Nouvelle-Calédonie : Jimmy Cliff, Israël Vibration ou encore The Wailers.
La population européenne, et surtout les Caldoches de Brousse, ou Broussards, ont développé aussi un style musical assez typique mêlant des expressions caldoches et une musicalité essentiellement empruntée à la musique country.
À cela s’ajoutent les musiques traditionnelles des autres communautés, et surtout l’ensemble des styles musicaux importés de Tahiti : tamure mais aussi la valse tahitienne (valse à deux temps), entre autres. Les rythmes antillais (zouk, méringue, bachata), et plus généralement d’Amérique latine (essentiellement la salsa).
À côté de cela se développe de plus en plus des groupes de jazz, musique soul ou rock. Des festivals musicaux se sont multipliés depuis les années 1990 : le festival Live en août qui a existé de 1991 à 2008 initialement pour mieux faire connaître les musiciens de jazz du territoire sous le nom de Jazz en août avant de prendre sa dénomination définitive en 1998 ; le festival Femmes funk créé en 1997 essentiellement pour promouvoir les artistes féminines de la zone Pacifique (mais pas seulement). L’association AMJ-BECA organise des concerts de blue et de jazz de très bonne qualité.
Si la Nouvelle-Calédonie a su se doter de nombreuses salles de spectacles ou de concert, dont celles du Conservatoire, du café-musique Le Mouv’ de Rivière-Salée et celles plus importantes de la salle Sissia du Centre culturel Tjibaou ou de la Fédération des Œuvres laïques (F.O.L), auxquelles s’ajoutent des salles en brousse (le centre culturel du Mont-Dore, le Colisée de Bourail…). Mais elles restent de capacité réduite, et aucun espace adéquat pour accueillir des concerts plus importants n’a été jusqu’ici clairement délimité (ces dernières années, la plupart d’entre eux s’organisaient sur la presqu’île de Nouville à Nouméa, sur la plaine du Kuendu Beach). La construction d’une grande salle de concert est néanmoins en projet, tandis que la nouvelle grande salle polyvalente sportive de l’« Arène du Sud », inaugurée en 2011 en vue des Jeux du Pacifique organisés par la Nouvelle-Calédonie cette année-là, est également prévue pour accueillir des spectacles et événements couverts.