Bien sûr, il y a Cesaria, la femme du port de Mindelo, devenue « diva aux pieds nus » qui a, de sa voix chaude, révélé au monde les beautés de son archipel atlantique. Au large des côtes sénégalaises, le « Petit Pays », indépendant depuis 1975, conserve l’empreinte très forte des traditions portugaises. Au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud, on y retrouve les influences mêlées des trois continents et un métissage racial et culturel d’une grande richesse.
Étape incontournable pour les navigateurs à la voile avant la traversée vers les Antilles ou le Brésil, chaque île (neuf sont habitées) est un voyage en soi, de plages désertes en volcans et de cités coloniales en vallées luxuriantes. Des charmes subtils qui séduisent tout autant les amateurs de farniente que les randonneurs ou les amoureux de la pêche et de la plongée. Mais n’y cherchez pas les clichés paradisiaques surfaits.
Même si les gros complexes commencent à envahir les plages, on trouve encore au Cap-Vert des morceaux de bout du monde, une nature à la beauté sauvage, rude parfois, et surtout la gentillesse des insulaires. Malgré la faiblesse des infrastructures, les tarifs pratiqués sont plus proches de l’Europe que de l’Afrique, et il faut savoir prendre son temps pour relier les îles. Les bateaux passent, quand ils passent ; quant à la compagnie aérienne nationale, la TACV, les Capverdiens la surnomment avec une affectueuse ironie : Transporte Atraso de Cabo Verde (transports en retard du Cap-Vert). Le prix de l’authenticité !