APPRÉCIATION DU RISQUE
Une croissance portée par la mise en œuvre de projets d’investissements dans le secteur minier
La croissance togolaise ne devrait augmenter que modérément en 2016. L’activité devrait être soutenue par le secteur primaire ainsi que par les services qui pèsent pour près de 50 % dans le PIB. Ces derniers devraient être principalement portés par les transports et le commerce international qui ont profité des investissements en infrastructures. L’entrée des géants miniers Elenilto et Wengfu sur le marché togolais et l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence devraient améliorer l’approvisionnement en électricité, dans un pays où seuls 31 % de la population ont accès à cette ressource, en plus d’accélérer l’extraction et la production de phosphates ainsi que ses produits dérivés. À l’horizon 2018, la production annuelle de phosphates devrait s’élever à 3 million de tonnes, favorisant la production du secteur manufacturier. Le secteur reste néanmoins sujet aux fluctuations des cours des minerais. Les projets d’investissement public devraient se poursuivre mais resteraient contraints par la maîtrise des finances publiques dans un contexte de légère baisse des flux d’aide.
L’inflation devrait légèrement augmenter en 2016, en restant toutefois modérée, en phase avec la tendance des autres pays de l’UEMOA, car la dépréciation du franc CFA face au dollar a plus que compensé la baisse des prix des matières premières.
Les dépenses d’investissement public exercent des pressions sur le budget et le solde courant
La hausse des dépenses publiques et l’étroitesse de l’assiette fiscale se sont traduits par un important déficit budgétaire en 2015. Les dépenses courantes devraient, en conséquence, être réduites à l’essentiel en 2016, à l’exception des subventions au pétrole et des dépenses salariales. Les pertes de recettes liées aux privatisations et le repli des dons ont aussi contribué à l’accumulation de la dette.
Le déficit courant devrait légèrement s’améliorer en 2016 du fait de la progression des réexportations (qui représentent près d’un quart des exportations totales) et des exportations de phosphates, de ciment et de clinker car ils devraient bénéficier du renforcement de l’intégration régionale. Les importations de biens de consommation et d’équipements, dans le cadre des projets d’infrastructure, demeureraient importantes, empêchant une réelle réduction du déficit. Le déficit de la balance des revenus primaires, principalement lié au rapatriement des bénéfices par les sociétés étrangères, devrait rester stable, tandis que les transferts des travailleurs expatriés, les subventions des bailleurs de fonds et les IDE devraient continuer à limiter le déficit courant.
Le président et son parti tiennent les rênes du pouvoir d’une main ferme, et le Togo demeure un important maillon de la lutte contre le terrorisme
Le président, Faure Gnassingbé, qui est au pouvoir depuis 2005, continuera à gouverner le pays, après sa réélection aux présidentielles du 25 Avril 2015 pour un troisième mandat qui devrait le mener jusqu’en 2020. Sa position devrait être renforcée par les performances économiques du Togo ainsi que par l’amélioration des relations avec les donateurs au cours des dernières années. Il pourra également s’appuyer sur le soutien des forces armées, qui répriment l’opposition. Le gouvernement prévoit de mettre en œuvre une stratégie de réduction de la pauvreté à l’horizon 2017, ainsi qu’une Stratégie de Croissance accélérée, ayant pour but de stimuler la croissance, l’emploi et l’inclusion économique, le renforcement de la gouvernance et la réduction des inégalités régionales. Pour ce faire, les autorités prévoient d’investir massivement dans les transports et les infrastructures énergétiques, et d’intensifier les dépenses sociales. Les réformes structurelles portant sur les secteurs de l’énergie et de la finance devraient soutenir la croissance économique, et des réformes concernant les recettes et la gestion des dépenses seront mises en œuvre pour stabiliser la situation budgétaire.
Sur le plan extérieur, le Togo devrait renforcer ses relations avec les autres membres de l’UEMOA, ainsi qu’avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Par ailleurs, le pays devrait continuer à contribuer de manière importante aux opérations de maintien de la paix sur le continent, notamment au Mali.
Enfin, malgré quelques améliorations portant sur le raccordement à l’électricité et l’exécution des contrats, le Togo continue d’afficher de faibles performances en matière de gouvernance. Le rapport Doing Business 2016 classe le pays 150ème sur 189 pays.
Source : COFACE