Appréciation du risque
Pic de croissance en 2015 et décélération de l’activité attendue en 2016.
L’économie marocaine reste particulièrement dépendante du secteur agricole. Après avoir enregistrée un taux de croissance proche de 4,5 % en 2015, la croissance marocaine diminuerait en 2016. L’année 2015 a été particulièrement marquée par les bonnes performances du secteur agricole dont le taux de croissance approchait les 13%. Aussi bien que la croissance hors agriculture serait en hausse, les résultats de l’économie marocaine en 2016 pourraient être moindres en raison d’une campagne agricole en baisse. La croissance non agricole devrait être attribuable au raffermissement des secteurs des télécommunications et des services de santé ainsi que de la consolidation des performances du secteur automobile et BTP. Ce dernier après plusieurs années de marasme, pourrait bénéficier d’un nouveau programme de logements sociaux. Du côté de la demande, la consommation des ménages poursuivrait son rôle de moteur de l’activité domestique. L’investissement dont la contribution à la croissance a été positive en 2015, s’accroîtrait légèrement en 2016.
Un déficit public en recul et un solde du compte courant qui se maintiendrait
Après s’être faiblement contracté en 2015, le déficit public se réduirait significativement en 2016. Le faible niveau du prix des hydrocarbures favoriserait la poursuite de la réforme des subventions qui a permis une économie de 31 milliard de dirhams en 2015 soit 3 % du PIB. Une partie de ces dépenses serait réallouée à des dépenses d’investissements productifs ainsi qu’à la poursuite de programmes sociaux reconduisant ainsi le soutien des autorités à l’activité. La reprise de l’activité non agricole ainsi que l’élargissement de l’assiette fiscale prévu dans le cadre de la loi de finance 2016 devraient aider à consolider les recettes budgétaires. La consolidation budgétaire entamée depuis 2014 et la baisse des déficits publics qui en découlent continuerait ainsi à influer positivement sur la trajectoire de la dette dont le niveau s’est stabilisé depuis 2014.
En 2016, le Maroc continuerait de bénéficier positivement de la faiblesse des cours des hydrocarbures lui permettant ainsi de conserver une balance énergétique réduite. Dans le prolongement de ce qui a été observé en 2015, les importations en valeur diminueraient mais à un rythme plus lent. La reprise européenne conforterait la progression des exportations des secteurs automobile et aéronautique mais cela ne compenserait pas la moindre progression des exportations de phosphate. Ces dernières continueraient en effet à pâtir de la faiblesse de la demande indienne et brésilienne qui pèse sur les prix mondiaux du phosphate roche. La balance des services serait excédentaire grâce aux performances attendues du secteur des télécommunications bien qu’elle resterait contrainte par les perspectives en baisse du secteur du tourisme. Les IDE devraient maintenir leur niveau de progression en 2016.
Le secteur bancaire demeurerait profitable et bien capitalisé bien que l’on ait observé une augmentation des créances douteuses en 2015 principalement dues aux difficultés enregistrées par le secteur immobilier et touristique. Le crédit devrait continuer à stimuler l’investissement de manière modérée en 2016, la baisse de l’octroi des crédits à l’équipement étant compensée par la reprise des crédits à l’habitat et à la consommation
Vers une régionalisation avancée
Les élections régionales et communales de septembre 2015 semblent conforter la place du parti Justice et Développement élu lors du scrutin législatif de 2011. Le parti à mouvance islamiste devrait en 2016 exercer la dernière année de son mandat puisque des élections législatives sont prévues en septembre de la même année. Dans la continuité des élections régionales, les autorités devraient déployer la réforme de régionalisation avancée ouvrant le pas à la reconfiguration du paysage économique du royaume en mettant l’accent sur le développement des zones les plus enclavées. La question de l’autonomisation de la région sahraouie continuerait à rythmer l’agenda politique du pays, maintenant le climat de tension politique avec le voisin algérien.
Le Maroc dans le but de préserver son attractivité vis-à-vis des investisseurs étrangers devrait poursuivre les réformes permettant l’amélioration et l’assainissement du climat des affaires notamment en ce qui concerne la simplification des procédures administratives liées à la promotion de l’investissement et la modernisation du cadre juridique.