Taux de dépendance énergétique (Eurostat 2011) : 52% (moyenne UE : 54%)
Bouquet énergétique (part dans la consommation nationale) :
• Gaz : 35 %
• Charbon : 11 %
• Energies renouvelables : 7,5 %
• Pétrole brut : 27 %
• Nucléaire : 17%
La Hongrie souffre d’une situation énergétique vulnérable. Ayant la production énergétique la plus faible de la région, le pays importe 62% de sa consommation d’énergies fossiles, dont 82% de gaz naturel en provenance de Russie. Cette dépendance est particulièrement sévère dans le secteur de la production de chaleur, qui se base à plus de 80% sur le gaz naturel.
Fortement handicapée par la vétusté de ses unités de production thermiques et l’obsolescence de son bâti immobilier, elle possède en outre un très faible taux d’efficacité énergétique. La part des énergies renouvelables est faible dans la consommation totale (7,3%, dont la moitié est issue en réalité de la cogénération).
En réaction à cette situation, une nouvelle stratégie énergétique nationale a été validée par le gouvernement en 2011, fondée sur trois principes : la durabilité, la compétitivité économique et la sécurité de l’approvisionnement. Le but est l’indépendance énergétique du pays, avec un renforcement du rôle de l’Etat pour y parvenir. Le plan d’action prévoit de doubler la capacité nucléaire actuelle dans les 20 prochaines années.
La Hongrie soutient également la création d’un réseau énergétique européen, notamment avec le concours des autres pays du Groupe de Visegrád (Pologne, République tchèque, Slovaquie). Elle montre cependant un intérêt pour tous les projets d’infrastructures, y compris hors du cadre de l’UE, comme Turkish Stream, soutenu par la Russie.
L’énergie a été l’un des trois secteurs (avec les télécommunications et la grande distribution) les plus touchés par les taxes exceptionnelles dites « de crise » mises en place par le gouvernement hongrois.
Le secteur nucléaire hongrois
La Stratégie énergétique 2030 de la Hongrie, publiée en mars 2012, s’est fixée comme objectif de parvenir à une meilleure indépendance énergétique, avec un renforcement du rôle de l’Etat pour y parvenir. Le plan d’action prévoit en particulier de doubler la capacité nucléaire actuelle.
Les quatre réacteurs de l’unique centrale nucléaire de Paks (unique centrale du pays, d’une capacité de 2000 MWe) exploités par l’électricien national MVM, fournissent actuellement 43% de l’électricité hongroise.
Le Premier ministre Orbán, en visite à Moscou, a signé avec la Russie le 14 janvier 2014, sans procédure d’appel d’offres, un accord intergouvernemental en vue de l’extension de la centrale de Paks, confiant à Rosatom la construction de deux nouveaux réacteurs destinés à doubler la capacité de la centrale.
Un deuxième accord, également entre Etats, doit couvrir le financement de la construction, sous la forme d’un prêt de l’Etat russe à l’Etat hongrois. Le gouvernement russe a publié le 13 mars 2014 un décret autorisant l’émission d’un prêt de 10 milliards d’euros à la Hongrie pour la construction de deux réacteurs nucléaires à Paks. Le texte publié fixe un cadre mais il ne constitue pas un accord financier définitif et devra encore être précisé ou amendé. L’accord prévoit que le prêt ne couvrira pas plus de 80 % des coûts (la Hongrie devra s’acquitter des 20 % restants au fur et à mesure des travaux) ; le remboursement (à un taux oscillant entre 4 et 5% selon les périodes) commencera au plus tard en 2026, quelle que soit l’avancée des travaux.
Outre la construction de deux nouveaux réacteurs, l’accord prévoit que les parties coopèrent :
- dans le domaine des combustibles avec la garantie de la fourniture de combustible par la Russie, pour toute la durée de vie des réacteurs, tout en prenant en charge le combustible usé ;
- dans les domaines de la recherche et du développement liés à la fermeture du cycle du combustible, à l’élaboration des projets du recyclage du combustible, au stockage à long terme et à la gestion des combustibles usés en Russie.