La nouvelle équipe présidentielle à la tête du pays incarne l’espoir de nouvelles réformes structurelles, de transparence judiciaire et de lutte contre la corruption.
Président : Dr John Pombe Joseph Magufuli depuis 2015 pour un mandat de 5 ans
Vice-présidente : Mme Samia Hassan SULUHU
Premier ministre : Majaliwa Kassim Majaliwa
Président de Zanzibar : Dr Ali Mohamed Shein
Politique intérieure
La République unie de Tanzanie est un pays stable depuis l’indépendance du Tanganyika en 1961 (partie continentale de la Tanzanie, qui a ensuite fusionné avec l’archipel de Zanzibar en 1964). Les fondamentaux de l’Etat ont été établis par le père de l’indépendance, Julius Nyerere : unité nationale, centralisation du pouvoir, institutions stables, socialisme économique, laïcité.
La Tanzanie a rompu en 1986 avec le dirigisme économique (socialisme agraire) et a instauré le multipartisme en 1992. La vie politique tanzanienne reste néanmoins dominée par le Chama Cha Mapinduzi / CCM (Parti de la Révolution – ancien parti unique de Julius Nyerere, parti de masse qui réunit 5 millions d’adhérents).
Le président Magufuli a été élu en octobre 2015, à l’issue des deux mandats (conformément à la constitution) de Jakaya Kikwete. Le bilan de la présidence Kikwete est bon mais a été entaché de scandales financiers et d’un manque de résultats en matière de modernisation institutionnelle de la relation avec Zanzibar (échec de la révision de la constitution).
Dès sa prise de fonction le président Magufuli a imposé un nouveau style, donnant la priorité à la lutte contre la corruption, l’amélioration des services publics, la réduction des dépenses de l’Etat. Ses premières mesures (visites inopinées au sein de différents services publics, réduction du nombre des ministres, interdiction des déplacements des fonctionnaires à l’étranger, renvoi d’un grand nombre de hauts-fonctionnaires, réduction de certains salaires, création d’une juridiction spéciale pour les délits de grande corruption) lui valent une grande popularité (il est surnommé le « bulldozer »).
Zanzibar
La situation sur l’archipel de Zanzibar est plus complexe.
L’archipel, à 97% musulman, jouit depuis 1964 d’un statut de semi-autonomie, dispose de son propre gouvernement et d’une chambre des représentants. La vie politique locale est marquée par l’opposition, parfois émaillées de violences, entre le CCM et le Civic United Front (CUF). En 2010, le rapprochement inattendu du leader du CUF (Seif Sharif Hamad) et du président CCM de Zanzibar (Amani Abeid Karume) a permis la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Le scrutin de 2015 a été annulé par la commission électorale de Zanzibar. De nouvelles élections ont eu lieu (mars 2016), sans la participation du CUF (boycott), et donc ont été emportées par le parti au pouvoir.