Le secteur de l’énergie en Nouvelle-Zélande présente plusieurs caractéristiques originales :
- l’Île du Sud dispose, grâce à sa pluviosité exceptionnelle, de ressources hydroélectriques abondantes : l’hydroélectricité assurait 51,7 % de sa production électrique de la Nouvelle-Zélande en 2013 ;
- l’Île du Nord, dotée d’un volcanisme très actif, a des ressources géothermiques importantes : la géothermie couvre 21,4 % de la consommation d’énergie primaire du pays et assure 14 % de sa production électrique en 2012 ; la Nouvelle-Zélande était en 2012 le 4e producteur mondial d’électricité géothermique avec 8,8 % du total mondial ;
- l’abondance de ressources, hydroélectriques en particulier, a attiré l’industrie de l’aluminium, dont les procédés électrolytiques sont très consommateurs d’électricité : l’industrie des métaux de base consomme 16 % de l’électricité produite dans le pays.
La Nouvelle-Zélande produit du pétrole, du gaz naturel et du charbon ; elle importe du pétrole (63 % de ses besoins) et exporte du charbon (52 % de sa production).
La consommation d’énergie primaire par habitant était en 2012 supérieure de 125 % à la moyenne mondiale et voisine de la moyenne des pays de l’OCDE.
Malgré ses ressources renouvelables, la Nouvelle-Zélande a des émissions de CO2 supérieures de 60 % à la moyenne mondiale en 2012.
Géothermie
Sur les 129 zones géothermiques identifiées en Nouvelle-Zélande, 14 sont dans la plage 70-140 °C, 7 dans la plage 140-220 °C et 15 dans la plage >220 °C. La zone volcanique de Taupo s’étend de White Island dans la Baie de l’Abondance vers le sud-ouest jusqu’au Mont Ruapehu. Les champs géothermiques sont associés avec un volcanisme rhyolitique jeune et actif. L’intrusion de magma dans la croûte étirée et fracturée de la zone a produit des températures de 350 °C au minimum à moins de 5 km de profondeur, ce qui fournit une énorme source de chaleur à partir de laquelle des systèmes géothermiques se sont développés et maintenus sur des périodes de centaines de milliers d’années. Aa total, 29 zones géothermiques ont été identifiées, bien que seules environ la moitié ont un potentiel d’utilisation de la ressource. Les utilisations sont diverses : bains thermaux, vapeur pour séchage de papier ou de bois et pour de nombreux process industriels, et surtout pour la production d’électricité.
Sur les 161,9 PJ d’énergie primaire produites par la géothermie, 151,9 PJ (94 %) ont été transformées en électricité et 9,96 PJ (6,2 %) ont été consommés sous forme de chaleur, essentiellement par l’industrie : 6,65 PJ (4,1 %) et les services : 2,24 PJ (1,4 %)
Autres renouvelables
En 2013, l’utilisation directe de la chaleur produite à partir d’énergies renouvelables est estimée à 64 PJ, pour l’essentiel sous forme de bois et de chaleur géothermique pour des applications chaleur dans le commerce et l’industrie. Le recensement de 2013 a révélé que 36 % des ménages néo-zélandais utilisent du bois pour leur chauffage. La production d’agrocarburants est estimée à 5,2 millions de litres, en baisse de 26 % ; la production de bio-diesel est tombée à son niveau le plus bas depuis le début des statistiques en 2007, après la fin des aides ; le bioéthanol représente donc 95 % de la production locale d’agrocarburants, dont la consommation a été de 6,5 millions de litres, avec 1,3 Ml importés ; le bioéthanol néo-zélandais est produit par fermentation du petit lait, sous-produite de la fabrication du fromage
Secteur de l’électricité
La production d’électricité 2013 s’est répartie entre :
- Meridian Energy (entreprise d’État) : 33 % ;
- Contact Energy (entreprise privée) : 24 % ;
- Mighty River Power (entreprise d’État) : 15 % ;
- Genesis Power (entreprise d’État) : 14 % ;
- Trust Power (entreprise privée) : 5 % ;
- autres indépendants et autoproducteurs : 8 %.
La production électrique de la Nouvelle-Zélande, qui appartenait à l’État comme dans la plupart des pays, a été constituée en sociétés, déréglementée et en partie vendue au cours des deux dernières décennies du XXe siècle, selon un modèle typique dans le monde occidental. Cependant, une grande partie de la production et du commerce de détail ainsi que le secteur du transport restent la propriété de l’État sous forme d’entreprises d’État.
Le quatrième gouvernement travailliste (1984-1990) a transformé en 1987 la Division de l’électricité (Electricity Division) en une entreprise d’État, la Société d’électricité de la Nouvelle-Zélande (Electricity Corporation of New Zealand – ECNZ), ou Electricorp. Le quatrième gouvernement conservateur (1990-1999) est allé plus loin avec la Loi sur les sociétés d’énergie de 1992, enjoignant les EPB (electric power boards – coopératives locales d’électricité) et les MED (municipal electricity departments – régies municipales d’électricité) à se transformer en entreprises commerciales chargées de la distribution et de la vente au détail.
En 1994, la branche transport de ECNZ a été séparée sous le nom de Transpower. En 1996, ECNZ a été divisée à nouveau, une nouvelle entreprise de production en étant détachée : Contact Energy, qui a été privatisée en 1999. À partir du 1er avril 1999, le reste de ECNZ a été démantelé, ses actifs majeurs étant répartis en trois nouvelles entreprises publiques (Mighty River Power, Genesis Energy et Meridian Energy) et les actifs mineurs ont été vendus. Dans le même temps, les compagnies d’électricité locales ont été enjointes de séparer la distribution et la vente au détail, la vente au détail étant vendue, principalement à des sociétés de production.
Contact Energy est l’un des deux grands groupes énergétiques néo-zélandais, après Meridian Energy : production d’électricité, négoce de gaz, vente au détail d’électricité et de gaz ; sont principal actionnaire est l’australien Origin Energy. Trust Power a deux actionnaires principaux (néozélandais) : Infratil et le Tauranga Energy Consumer Trust.
Le gouvernement a annoncé en mars 2014 la vente de 49 % du capital de Genesis Energy