Statut : République parlementaire.
Chef de l’État : Klaus Iohannis.
Premier ministre : Mihai Tudose
Le Président de la République est élu pour 4 ans. Le parlement, élu pour 4 ans au suffrage universel, est composé de deux Chambres : la Chambre des députés et le Sénat.
Vie politique
Klaus Iohannis, porté au pouvoir par le PNL (parti pro-européen de centre-droit), a été investi à la présidence de la Roumanie le 21 décembre 2014. L’élection en novembre 2014 de ce membre de la minorité allemande a surpris, alors que les sondages donnaient pour favori le premier ministre d’alors, Victor Ponta (PSD, affilié au PSE), et a révélé un désir de changement d’une partie de la société roumaine en faveur de l’Etat de droit. Le président Iohannis a dû toutefois cohabiter près d’un an avec M. Ponta et sa majorité parlementaire, jusqu’à la démission de ce dernier, le 4 novembre 2015, suite au mouvement de protestation contre la corruption provoqué par un tragique fait divers (incendie de la discothèque Colectiv).
Le président Iohannis a alors chargé une personnalité indépendante, l’ancien commissaire européen Dacian Cioloș, de former un gouvernement d’experts pour mener le pays jusqu’au terme normal des élections législatives, fin 2016. Ce gouvernement a été approuvé le 17 novembre 2015 par le Parlement sur le fondement d’un programme de réformes prioritaires (lutte contre la corruption, réforme de l’Etat, stabilité économique, éducation, santé), dont il a posé les bases durant son année d’exercice du pouvoir.
Les législatives du 11 décembre 2016 ont ramené au pouvoir le PSD qui, avec son allié libéral ALDE, est assuré d’une majorité dans les deux chambres du Parlement (174 sièges sur les 329 de la Chambre des députés et 76 sur les 136 du Sénat). Cette coalition semble pouvoir compter au besoin sur un soutien du parti de la minorité hongroise (UDMR, 21 députés, 9 sénateurs). Les formations de droite (PNL et PMP) et le parti issu de la société civile (Union « Sauvez la Roumanie » / USR) forment l’opposition.
Investi le 4 janvier 2017, le gouvernement de Sorin Grindeanu a créé la polémique en adoptant dès le 31 janvier une réforme contestée de la justice, restreignant sensiblement les moyens des magistrats dans la lutte contre la corruption. Un mouvement de protestation, soutenu par le président Iohannis et les principales instances judiciaires, s’est développé à travers tout le pays et a atteint une ampleur inégalée depuis 1989 (jusqu’à 600.000 participants le 5 février). Face à ces réactions, le gouvernement a fait des gestes de compromis (abrogation des textes contestés le 5 février, démission le 9 février du ministre de la Justice, remaniement partiel le 23 février), qui ont permis un retour au calme.
Suite à des divergences internes apparues au sein même des partis de la coalition, en particulier le Parti social-démocrate de Liviu Dragnea (président de la Chambre des députés), le gouvernement Grindeanu a été renversé le 21 juin 2017 par une motion de censure. Un nouveau gouvernement a été investi le 29 juin, sous la direction de M. Mihai Tudose, qui détenait auparavant le portefeuille de l’Économie. La société civile reste plus que jamais vigilante sur l’action du gouvernement et du Parlement, alors que vient d’être présenté un nouveau projet de loi sur le statut des magistrats, tendant à accroître le rôle du pouvoir exécutif sur leurs carrières.
Un projet de référendum d’initiative populaire (3 millions de signatures) visant à inscrire dans la Constitution une définition exclusivement hétérosexuelle du mariage est en cours d’examen au Parlement, étape préalable à son organisation. Il est activement soutenu par l’homme fort de la coalition au pouvoir, Liviu Dragnea, et par l’Eglise orthodoxe roumaine.
Prochaines échéances électorales : présidentielles prévues fin 2019, élections locales à l’été 2020.