Flux & IDE en milliards $
- 2002: 1,14
- 2003: 1,84
- 2004: 6,44
- 2005: 6,86
- 2006: 11,45
- 2007: 10,29
- 2008: 13,84
- 2009: 4,92
- 2010: 3,20
- 2011: 2,55
- 2012: 2,62
- 2013: 4,10
Economie
La Roumanie a corrigé ses déséquilibres macroéconomiques responsables en 2009 d’une crise qui s’est révélée avant tout interne. En effet, la période de forte croissance économique qu’a connue le pays de 2002 à 2008 (croissance de +6,5% par an en moyenne), reposait sur un mécanisme pernicieux, alimenté par diverses bulles (prix, salaires, crédits, immobilier), un afflux important de capitaux étrangers et une politique budgétaire expansionniste. Il en est résulté d’importants déséquilibres économiques : creusement du déficit du compte courant (12,4% du PIB en 2008) et du déficit budgétaire (passé de 3,1% du PIB en 2007 à 7,3% du PIB en 2009), inflation persistante (taux moyen de 5,6% en 2009 malgré la récession). L’économie roumaine a alors connu un sévère ajustement, avec une contraction de son PIB de 6,6% en 2009 et de 1,6% en 2010.
Les difficultés de financement ont obligé la Roumanie à faire appel aux bailleurs de fonds internationaux (principalement FMI, Commission européenne et Banque mondiale), avec qui elle a conclu un premier accord de confirmation en mars 2009 (portant sur une période de deux ans et une somme d’environ 20 Mds d’€), assorti d’un programme d’ajustement ambitieux. Arrivé à son terme en avril 2011, cet accord a été relayé par deux programmes successifs de précaution (soutien financier mis a disposition de la Roumanie, mais ne pouvant être effectivement utilisé qu’en cas d’urgence) qui portaient respectivement sur 5 Mds d’€ pour la période 2011-2013 et 4 Mds d’€ pour le biennium 2013-2015. D’importantes mesures d’austérité ont été prises par le gouvernement (baisse de 25% des salaires dans la fonction publique, baisse de 15% des transferts sociaux hors retraites, augmentation de la TVA de 19% à 24%), permettant au pays de se conformer avec ses obligations macro-économiques (déficit budgétaire maîtrisé dès 2012, contraction du déficit du compte courant, inflation réduite). La Roumanie a par ailleurs mis en œuvre des réformes structurelles (loi de responsabilité fiscale, loi établissant une grille unique de salaires dans la fonction publique, loi de réforme du système des retraites) visant à pérenniser les bons résultats de cet ajustement.
Aussi, après plusieurs années moroses, la croissance roumaine a enfin redémarré en 2013 (3,5%), tirée principalement par les exportations. Cette tendance dynamique s’est prolongée en 2014 et en 2015 (taux de croissance de respectivement 3% et 3,8%), portée majoritairement par la demande intérieure, laquelle devrait encore assurer un taux de croissance de 4,2% en 2016, selon les estimations de la Commission européenne et du FMI. Le taux de chômage est stable, à 6,8%, mais atteint 24% pour les jeunes.
Sur le plan budgétaire, les performances du pays en 2015 ont été bonnes (déficit de 0,7% en fin d’année, dette publique de 38,4% du PIB), notamment en raison de l’amélioration de la collecte fiscale et de la contraction de l’investissement public. La Commission européenne et le FMI ont toutefois exprimé des craintes au sujet des allègements fiscaux voulus par le gouvernement Ponta dans le cadre d’une réforme du code fiscal, dont la mesure-phare était la baisse de la TVA (passée le 1er juin 2015 de 24% à 9% sur les produits alimentaires, les services de restauration et d’hôtellerie, et devant être progressivement abaissée pour les autres produits et services, de 24% à 20% au 1er janvier 2016, puis à 19% au 1er janvier 2017). Les deux institutions, rejointes par la Banque centrale de Roumanie, ont estimé en effet que cette réduction fiscale devrait entraîner à partir de 2016 un creusement du déficit public annuel à 2,8% du PIB, ce qui pourrait remettre en cause à terme les efforts de consolidation de l’économie roumaine, dans un contexte où, en parallèle, de fortes pressions s’exercent sur l’exécutif pour une revalorisation générale de la grille de rémunération des fonctionnaires.
Repères économiques
PIB : 160,3 Mds €
PIB par habitant : 7 919 €
Taux de croissance : 3,8 %
Taux de chômage : 6,8 %
Taux d’inflation : – 0,4 %
Dette publique : 38,4 % du PIB
Déficit budgétaire : 0,7 % du PIB
Echanges commerciaux franco-roumains : 6,8 Mds €
Exportations françaises : 3 403 M €
Importations françaises : 3 394 M €
Solde : 9 M € (excédent en faveur de la France)
Principaux clients : Allemagne (19,7%), Italie (12,2%), France (6,8%, 3ème client), Hongrie (5,4%), Royaume-Uni (4,3%), Turquie (3,8%)
Principaux fournisseurs : Allemagne (19,8%), Italie (10,7%), Hongrie (7,9%), France (5,6%, 4ème fournisseur), Pologne (4,8%), Chine (4,6%)
Flux d’IDE sortant de France : 28 M €
Stock d’IDE détenu par la France : 3,84 Mds €
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- primaire : 5,4% (29,4% de la population active)
- secondaire : 27,3% (28,6% de la population active)
- tertiaire : 67,4% (42% de la population active)
PIB en milliards $
- 2002: 45
- 2003: 59
- 2004: 75
- 2005: 99
- 2006: 122
- 2007: 170
- 2008: 204
- 2009: 164
- 2010: 164
- 2011: 182
- 2012: 169
- 2013: 189
Taux de chômage %
- 2002: 8,1%
- 2003: 7,0%
- 2004: 7,7%
- 2005: 7,2%
- 2006: 7,3%
- 2007: 6,4%
- 2008: 5,8%
- 2009: 6,9%
- 2010: 7,3%
- 2011: 7,4%
- 2012: 7,0%
- 2013: 7,3%
PIB Taux de croissance %
- 2002: 5,0%
- 2003: 5,2%
- 2004: 9,1%
- 2005: 4,3%
- 2006: 8,7%
- 2007: 6,3%
- 2008: 7,9%
- 2009: -6,8%
- 2010: -0,9%
- 2011: 2,3%
- 2012: 0,4%
- 2013: 3,5%
La Roumanie possède de réels atouts :
- Une excellente position géographique au carrefour des principales routes commerciales entre l’Ouest, l’Est et l’’Asie
- De larges facilités de navigation fluviale et maritime
- Un immense potentiel touristique actuellement sous-exploité
- Une présence de plus en plus importante de lignes aériennes à prix réduit desservant les grandes villes (vols directs Paris / Bucarest, Cluj, Timisoara jusqu’à 4 vols directs par semaine)
- Une multitude de ressources naturelles (pétrole, gaz etc.)
- De vastes et fertiles terrains agricoles (nous disposons de grandes / très grandes surfaces agricoles à vendre et/ou en concession)
- Une structure industrielle diversifiée, solide et stable (nous disposons de grands complexes industriels non exploités à vendre)
- Une main d’œuvre qualifiée
- Une hausse des salaires se traduisant par une augmentation du pouvoir d’achat
- Une législation attractive, favorable aux investissements étrangers, basée sur l’accès libre et non-discriminatoire aux marchés émergents
- Une politique fiscale compétitive et stable avec des impôts sur le profit, sur les dividendes et sur le revenu parmi les plus bas de l’Union Européenne
- Un soutien financier important par des fonds structurels et nationaux pour le développement des infrastructures
Commerce extérieur
Après un impressionnant rebond en 2010 (+25%), suivi d’une hausse soutenue en 2011 (+19%) qui l’a porté à un niveau historique (100,1 Mds €), le commerce extérieur roumain a stagné en 2012 (-0,5%), mais est reparti en 2013 (+5,2%), 2014 (+5,9%) et 2015 (+5,9%), s’établissant ainsi à 117,5 Mds € d’échanges. Avec 54,6 Mds € d’exportations pour 62,9 Mds € d’importations, le déficit commercial de la Roumanie se creuse à 8,9 Mds € en 2015 (contre 5,8 Mds € en 2013 et 6 Mds € en 2014), mais reste inférieur au niveau de 2011 et 2012 (plus de 9,5 Mds €).
La zone euro reste le principal partenaire de la Roumanie mais a vu ses parts s’éroder, notamment au profit des pays d’Europe de l’Est. Si les perspectives du commerce extérieur roumain restent intimement liées à la reprise dans la zone euro, on assiste à un redémarrage, notamment grâce aux ventes de véhicules (renouvellement de gamme Dacia, début de production Ford).