La République tchèque est une République parlementaire. Le Parlement est bicaméral, composé de la Chambre des Représentants et du Sénat.
Chef de l’Etat : président Milos Zeman
Premier ministre : Bohuslav Sobotka
Le gouvernement du premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka est entré en fonctions le 29 janvier 2014. Il a succédé au gouvernement intérimaire de Jiří Rusnok, composé de ministres sans étiquette, qui dirigeait le pays depuis l’éclatement d’un scandale de corruption, qui a fait tomber le 16 juin 2013 le gouvernement conservateur de Petr Nečas. Le gouvernement constitué par M. Rusnok n’ayant pas obtenu l’investiture du Parlement (7 août 2013), les principaux partis politiques avaient opté pour la dissolution de la chambre basse (20 août 2013), ouvrant la voie à des élections législatives anticipées qui ont eu lieu les 25 et 26 octobre 2013.
Le gouvernement de coalition issu de ces élections, mené par le parti social-démocrate (ČSSD), bénéficie d’une solide assise (111 des 200 sièges de la chambre basse) et a mis fin à cette période de turbulences politiques. Le gouvernement est composé de huit ministres du parti social-démocrate (ČSSD), de six membres du mouvement protestataire ANO et de trois chrétiens démocrates (KDU-CSL).
Le premier ministre et président du ČSSD, M. Sobotka, a pour vice-premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances le président du mouvement ANO, Andrej Babiš, entrepreneur milliardaire et patron de presse. La coopération avec un mouvement anti-système, résolument libéral, représente un défi pour le ČSSD. Le mouvement a séduit les électeurs en promettant de gérer l’Etat « comme une entreprise », de réduire le gaspillage et de lutter contre la corruption et le clientélisme, qui affectent la vie politique et l’économie tchèques.
Bohuslav Sobotka, président du parti social-démocrate, 45 ans, est un homme politique expérimenté (ministre des finances de 2002 à 2006 dans trois gouvernements successifs, avec rang de vice-premier ministre à deux reprises), solidement installé à la direction du ČSSD, et négociateur inlassable du pacte de coalition. Il s’est imposé comme le seul choix possible pour le président Zeman.
Lubomir Zaoralek, vice-président du ČSSD, 60 ans, président de la Chambre basse entre 2002 et 2006 et pro-européen convaincu, s’est vu confier le portefeuille des Affaires étrangères.
Malgré une abstention élevée (taux de participation de 18,20 %, soit une baisse de 10 points par rapport à 2004 et 2009), les élections européennes du 25 mai 2014 ont confirmé dans leurs grandes lignes les équilibres politiques issus des élections législatives d’octobre 2013 (4 sièges pour ANO, 4 sièges pour le ČSSD, 3 sièges pour le KDU-ČSL), tout en donnant un avantage au TOP-09 pro-européen (4 sièges) au sein de l’opposition. On compte également 2 euro-députés communistes, 1 souverainiste, et 2 ODS (droite eurosceptique).
Les élections municipales et sénatoriales d’octobre 2014 ont confirmé plusieurs éléments :
- Les forces gouvernementales disposent d’une majorité stable dans le pays (ČSSD, ANO, KDU-ČSL)
- Le parti communiste se maintient mais à son niveau plancher (entre 10 et 12%)
- L’opposition de droite et de centre-droit ne se redresse pas.
Au pouvoir depuis deux ans et demi, le gouvernement Sobotka est l’un des plus stables qu’ait connu la République tchèque. Des dissensions sont néanmoins apparues entre les deux principaux partenaires de coalition (les partis ČSSD et ANO), notamment sur la thématique migratoire. Les élections sénatoriales et régionales d’octobre 2016 ont à cet égard la montée du mouvement ANO, qui se positionne comme le premier parti de République tchèque, et le recul des partis social-démocrate (ČSSD) et communiste (KSČM).