Entre 2000 et 2008, la consommation dans les îles polynésiennes a augmenté en moyenne de 7,4 % par an (+76 % en 8 ans). Mais l’évolution de la consommation est très différente selon les archipels et les îles. La consommation dans les archipels des Tuamotu, des Australes et des Marquises reste faible, compte tenu du faible nombre d’habitants. Tahiti, en revanche, représente près de 80 % de la consommation électrique de la Polynésie française (+4 % par an ces 10 dernières années).
Une production dominée par le thermique
44 % de l’énergie primaire est destinée à la production d’électricité (149 kTep), 44 % aux transports (routier, maritime, aérien), 12 % aux autres secteurs (industrie, pêche, résidentiel, tertiaire). Le résidentiel consomme ainsi 21 % de l’énergie primaire, le tertiaire 6 %, l’industrie 27 %, les transports 43 %. 75,3 % de l’énergie produite est d’origine thermique (61 centrales), 22,4 % hydraulique (16 centrales dont 13 à Tahiti), 2,3 % à partir des autres ENR.
Le Président de cette collectivité d’outre-mer, Gaston Flosse, a promulgué le 23 décembre 2013 à Papeete, chef-lieu de la Polynésie sur l’île de Tahiti, la loi relative aux principes directeurs de la politique énergétique de la Polynésie française. « La présente loi du pays vise à favoriser un approvisionnement énergétique de la Polynésie française suffisant, diversifié, sûr, économique et compatible avec les impératifs de la protection de l’environnement. »
L’Autonomie énergétique comme fil conducteur
Cette Loi a comme objectif « de contribuer à l’autonomie énergétique de la Polynésie française » et « d’encourager le recours aux énergies renouvelables ». Mais aussi « de favoriser une plus grande transparence des coûts de l’énergie » et « de permettre le pluralisme des opérateurs dans le secteur de l’énergie ».
L’engagement en faveur des énergies vraiment renouvelables est sans ambigüité : « Il est fixé un objectif minimum de 50 % de production électrique issue de l’exploitation des énergies renouvelables à échéance 2020 sur l’ensemble de la Polynésie française ». Les énergies fossiles deviennent hors-la-Loi, étant donné que « tout projet de construction d’une nouvelle installation recourant aux énergies fossiles est interdit sauf à démontrer que le recours à une installation productrice d’énergie renouvelable est impossible dans des conditions économiques ou techniques soutenables. »
Les différentes sources d’énergie renouvelable exploitables en Polynésie française
Solaire photovoltaïque
La lumière du soleil (les photons) est transformée directement en électricité (les électrons) par des modules photovoltaïques composés de petites tranches de silicium (les cellules photovoltaïques).
Solaire thermique
Des capteurs transforment l’énergie du rayonnement solaire en chaleur véhiculée par de l’eau. Ce principe est utilisé soit pour fournir de l’eau chaude sanitaire (chauffe-eau solaire) soit pour fournir de l’énergie électrique (centrale solaire thermodynamique).
Eolien
Elle utilise la force du vent. Celui-ci est dû à des différences de pressions atmosphériques locales qui résultent de différences d’échauffement de l’air par le soleil.
Hydraulique
L’énergie hydroélectrique, ou hydroélectricité, est une énergie électrique obtenue par conversion de l’énergie hydraulique des différents flux d’eau (fleuves, rivières, chutes d’eau, courants marins…). L’énergie cinétique du courant d’eau est transformée en énergie mécanique par une turbine, puis en énergie électrique par un alternateur. La puissance des centrales hydroélectriques dépend de la hauteur de la chute d’eau et de son débit.
ETM
L’énergie maréthermique (ou énergie thermique des mers – ETM) est produite en exploitant la différence de température entre les eaux superficieles et les eaux profondes des océans. Un acronyme souvent rencontré est OTEC, pour Ocean Thermal Energy Conversion.
Climatisation à l’eau de mer
Dans un système de climatisation classique, le réseau d’eau glacée (7 à 8 °C) est alimenté par des groupes à compression utilisant de l’énergie électrique. La climatisation par l’eau de mer froide des profondeurs permet de remplacer ces groupes à compression par un circuit d’eau de mer pompée à une profondeur de 800 à 1000 mètres, où l’eau a une température d’environ 5 °C. Ce système utilise des équipements robustes dont la technologie est bien connue : pipeline en PEHD, pompes, échangeur de chaleur en titane.
Biocarburants
Un biocarburant (ou agrocarburant) est un carburant produit à partir de matériaux organiques non fossiles, provenant de la biomasse. Ils peuvent se substituer aux produits pétroliers (essence, gazole, fioul domestique) purs ou en mélange. Il existe actuellement deux filières principales :
- L’huile et ses dérivés (biodiesel)
- L’alcool, à partir d’amidon, de cellulose ou de lignine hydrolysés.
D’autres formes moins développées, voire simplement au stade de la recherche existent aussi. Il s’agit des carburants gazeux(biogaz carburant, dihydrogène) et des carburants solides.
Hydrolien
L’hydrolien est l’équivalent de l’éolien en milieu marin. La technologie des hydroliennes en est à un stade expérimental.
Houle
La dissipation par frottement de l’énergie du vent soufflant sur la mer est à l’origine des vagues et de la houle; ce phénomène peut se propager très loin des zones où il s’est formé. Il ne reste plus qu’à transformer ces mouvements ondulatoires en énergie électrique.
Biogaz
Le biogaz est le résultat de la fermentation anaérobie des déchets organiques. Ce processus est spontané dans les décharges et forcé dans les réacteurs appelés méthaniseurs. Le biogaz est un gaz pauvre qui contient environ 50% de méthane. Il peut faire l’objet d’une valorisation thermique ou électrique.
Géothermie
L’énergie géothermique est la chaleur fournie par la Terre. Elle provient principalement de la désintégration des éléments radioactifs présents dans les roches. L’énergie géothermique n’est donc utilisable que dans des zones particulières où elle s’est accumulée.
L’énergie géothermique est récupérée sous forme d’eau chaude (sources thermales, puits artésiens, geysers).
La production d’électricité par géothermie demande une eau beaucoup plus chaude (plus de 150° C) qu’on ne rencontre qu’au voisinage des zones volcaniques actives.