Statut : République parlementaire.
Chef d’Etat : Andrzej Duda
Premier ministre : Beata Szydło
Le Parlement est bicaméral et se compose de la Diète (460 membres élus au suffrage universel tous les quatre ans) et du Sénat (100 membres). Le chef de l’Etat est le Président de la République, élu tous les cinq ans.
L’année 2015 marque un tournant en Pologne avec le retour aux affaires du parti conservateur, social et eurosceptique « Droit et justice » (PiS), qui a remporté les élections présidentielles (mai), législatives et sénatoriales (octobre).
Élections présidentielles des 10 et 24 mai 2015
Le président sortant, M. Bronislaw Komorowski, a été devancé au premier tour et battu au second par le candidat du PiS, M. Andrzej Duda, qui a recueilli 51.55 % des suffrages. Âgé de 43 ans et député européen depuis 2014, M. Andrzej Duda avait été élu député de sa ville natale, Cracovie, en 2011. Il a mené une campagne axée sur des thèmes économique et sociaux (retour de la retraite à 65 ans, baisse des impôts, etc.). M. Andrzej Duda a bénéficié du report des voix qui s’étaient portée au premier tour sur le candidat antisystème, M. Pawel Kukiz (20,8 % des voix).
Élections législatives et sénatoriales du 28 octobre 2015
Après avoir été gouvernée pendant huit ans par un gouvernement de coalition associant les libéraux de la Plateforme civique (PO) aux agrariens du Parti populaire (PSL), la Pologne a donné, lors des élections législatives du 25 octobre 2015, au PiS la majorité absolue des sièges à la Diète (235 sièges sur 460), avec 37,58% des suffrages, et au Sénat (61 sièges sur 100). Il s’agit d’une victoire d’une ampleur sans précédent depuis 1989. La PO a obtenu 138 sièges à la Diète, avec 24,09% des voix, et 34 sièges au Sénat. Le PSL se maintient à la Diète (18 sièges, avec 5,13 % des voix) et au Sénat (1 siège). La gauche n’est plus représentée au Parlement polonais, ce qui constitue une autre première depuis la chute du communisme.
Formation du nouveau gouvernement
M. Jarosław Kaczyński, président-fondateur du PiS, a choisi Mme Beata Szydło pour occuper le poste de premier ministre. Elle succède à Mme Ewa Kopacz (PO), qui avait elle-même pris la suite de M. Donald Tusk, président du Conseil européen depuis le 1er décembre 2014. Le nouveau gouvernement est entré en fonctions le 16 novembre 2015. Mme Beata Szydło a mis l’accent sur les questions sociales dans son discours de politique générale devant la Diète, le 18 novembre (allocation familiale mensuelle dès le second enfant, retour de l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes, relèvement du seuil d’imposition, augmentation du salaire horaire minimal et gratuité des frais médicaux pour les plus de 75 ans), économiques (réduction du taux d’imposition pour les PME, mesures fiscales pour favoriser l’investissement) culturelles (volonté de renforcer le sentiment patriotique des Polonais) et éducatives (réforme du système scolaire).
Les nouvelles autorités polonaises ont rapidement pris de premières mesures. Une crise institutionnelle s’est ouverte autour du renouvellement des membres du Tribunal constitutionnel (équivalent du Conseil constitutionnel français). Elle n’est, à ce stade, pas résolue. Cette situation a suscité de vives réactions de l’opposition et conduit la Commission européenne à initier un dialogue « structuré » avec la Pologne sur le respect de l’État de droit, le 13 janvier 2016, dans le cadre d’un mécanisme d’alerte interne. La Commission européenne s’appuie notamment sur l’avis que la Commission de Venise (commission européenne pour la démocratie par le droit, organe consultatif sur les questions constitutionnelles du Conseil de l’Europe) a rendu le 11 mars 2016, sur saisine du gouvernement polonais.
Les nouvelles autorités ont annoncé vouloir rouvrir l’enquête sur la catastrophe aérienne de Smolensk du 10 avril 2010, au cours de laquelle la Pologne a perdu des figures importantes de la vie politique et de la société civile, en particulier le président de la République, M. Lech Kaczyński, frère jumeau de Jarosław. M. Jarosław Kaczyński, élu à la Diète mais sans fonction gouvernementale, a une influence importante sur la vie politique polonaise.