Appréciation du risque et protection
La demande interne tire la croissance
La contribution à la croissance des moteurs internes de l’économie a fortement augmenté en 2015. L’investissement a progressé vigoureusement, en particulier dans le secteur de la construction résidentielle. La confiance des ménages s’est raffermie, en lien avec la reprise du marché immobilier et la baisse de l’inflation, entraînant une reprise de la consommation, malgré un niveau d’endettement encore très élevé (215% du revenu disponible fin 2014). La réduction de l’extraction de gaz naturel, décidée par le gouvernement en raison d’un risque sismique, a toutefois freiné l’essor des exportations.
Le niveau élevé de la confiance des ménages et des entreprises et l’augmentation continue des capacités de production devraient se traduire par le maintien d’une demande intérieure relativement vigoureuse en 2016. La croissance devrait croître à un rythme à peu près similaire à celui de 2015. Si l’inflation tend à augmenter, les réductions d’impôts annoncées par le gouvernement devraient entraîner une hausse du revenu disponible des ménages. L’augmentation de la productivité du travail et la faiblesse des taux d’intérêt réels devraient soutenir l’investissement. La contribution de la demande extérieure nette devrait rester très faible, voire devenir légèrement négative.
Les importations progressent désormais plus rapidement que les exportations
L’économie néerlandaise est très ouverte sur le plan commercial et le pays figure parmi les dix premiers exportateurs mondiaux. Il fournit principalement du pétrole raffiné, du gaz naturel, des automobiles, du matériel électrique et du matériel informatique. La moitié de ces ventes sont des réexportations, le pays jouant le rôle de plaque tournante du commerce européen. Les perspectives concernant le commerce extérieur se sont cependant légèrement détériorées. Ainsi, le dynamisme de la demande intérieure continuera à soutenir la progression des importations alors que le manque de vigueur de la demande mondiale, lié notamment au ralentissement dans les pays émergents, devrait commercer à peser sur l’évolution des exportations, même de façon limitée, via l’exposition du pays au secteur industriel allemand. En revanche, la faiblesse de l’euro devrait demeurer un facteur positif.
Les finances publiques restent saines, le taux de chômage a reflué, l’inflation est en hausse
Après être passé sous le seuil des 3% en 2013, le déficit budgétaire a à nouveau diminué en 2015 grâce à la baisse des dépenses sociales et des transferts. La réduction de la production de gaz décidée en janvier 2015 a toutefois limité l’amélioration des comptes publics. La baisse des prestations sociales devrait contribuer à réduire une nouvelle fois le déficit en 2016, en dépit des réductions d’impôts annoncées par le gouvernement. Des risques, tels qu’une réduction plus importante que prévu de la production gazière ou un coût relatif à l’accueil des immigrés supérieur aux sommes budgétées pourraient peser sur ces résultats. Hors ces risques, le ratio de la dette publique rapportée au PIB, inférieur à la moyenne de la zone euro, devrait légèrement diminuer en 2016 sous l’effet du recul du déficit et de la hausse de la richesse nationale.
Le taux de chômage, en baisse depuis le début de 2014, a eu tendance à se stabiliser dans la seconde partie de l’année 2015 autour de 6,9 %. Il devrait baisser légèrement en 2016 sous l’effet de la hausse de l’emploi. L’inflation, tombée en territoire négatif en début d’année 2015, a amorcé une reprise depuis, en raison de la hausse du prix des services. La baisse des prix de l’énergie et de l’alimentation, qui a freiné cette reprise en 2015, devrait se dissiper en 2016 et le niveau général des prix continuer à augmenter.
La situation des banques et des entreprises se consolide
Frappées ces dernières années par la crise financière de 2007-08, la dégradation du marché immobilier local et la récession, le système bancaire émerge progressivement de sa restructuration. Les banques continuent de s’ajuster dans un contexte de renforcement des exigences de fonds propres et de liquidité. Leur niveau de capitalisation dépasse désormais largement le minimum requis. Le crédit a continué à diminuer bien que les prêts aux ménages semblent avoir atteint leur point le plus bas en début d’année 2015 et que la demande de crédit ait tendance à augmenter. La situation financière des entreprises s’est progressivement redressée. Leurs marges ont augmenté dans la période récente sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie et de gains de compétitivité permis par le recul de l’euro. Les faillites ont atteint un pic en mai 2013 et sensiblement reflué depuis. Sur les dix premiers mois de 2015, elles étaient en baisse de 22% par rapport à la même période de 2014.
Source : COFACE