Sur le plan énergétique, la part des énergies primaires dans la consommation finale se répartit en Lettonie de la manière suivante : produits pétroliers 32 % ; gaz naturel 27% ; bois de chauffage 27% ; énergie électrique 13% ; charbon 2%. Ce mix énergétique est fortement influencé par la période soviétique, durant laquelle la consommation était fondée exclusivement sur trois sources d’énergie : les produits pétroliers, le gaz naturel et le bois. L’existence d’un réseau pour le gaz domestique et de grands réservoirs naturels de gaz ont permis à cette énergie de garder ses positions. Dans le domaine des énergies renouvelables, la prédominance du bois et de l’électricité produite par de grands barrages hydroélectriques ont limité l’émergence de nouvelles sources concurrentes d’énergie.
En dépit d’un potentiel important dans le domaine de l’hydroélectricité et de la biomasse (bois), seulement 44% de la consommation d’énergie primaire proviennent des ressources énergétiques nationales. La dépendance de la Lettonie vis-à-vis de l’étranger (40,6% en 2014) va toutefois décroissant, du fait des interconnexions des Etats baltes avec ses voisins scandinaves (LitPol Link, Estlink 2, NordBalt).
Cette dépendance à l’égard du gaz naturel russe est quelque peu atténuée par l’activité de stockage, qui permet à la Lettonie de gérer à l’avance une année de consommation annuelle. En effet, Latvijas Gaze importe et distribue le gaz en Lettonie, mais aussi dans les pays limitrophes, à partir du réservoir géologique d’Incukalns au nord de Riga, d’une capacité de stockage de près de 5 Mds de m3. Elle maintient annuellement un stock alimenté en été à partir de la Russie et de la CEI, puis redistribué en hiver. A cet égard, la Lettonie, qui souhaite valoriser davantage sa grande capacité de stockage souterrain de gaz naturel, a récemment pris position pour la construction d’un terminal GNL, qui serait directement relié au réservoir d’Incukalns. Le terminal flottant de GNL « Independence », inauguré à Klaipeda (Lituanie) le 27 octobre 2014, opérant sous le régime du « third party access », donne accès au terminal à tout pays voisin ou partenaire intéressé à utiliser ses capacités pour son propre compte, et ce sur une base non-discriminatoire. Au besoin, le terminal pourrait à terme satisfaire jusqu’à 90% des besoins en gaz de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie. Si ce projet met fin à la dépendance vis-à-vis du gaz russe (la compagnie nationale gazière Latvijas Gaze est par ailleurs détenue à hauteur de 34% par le groupe russe Gazprom), il compromet la construction d’un terminal similaire en Lettonie.
L’importation des produits pétroliers provient pour plus de la moitié de la Russie ou de fournisseurs (Lituanie notamment) dont les approvisionnements proviennent également de la Russie.
L’essentiel de la production électrique provient de trois usines hydroélectriques installées sur le fleuve Daugava et de deux centrales de cogénération (à gaz) situées à Riga. La production hydroélectrique (50% de la production totale d’électricité) n’est pas pérenne, car elle est produite par des barrages tous situés sur le fleuve Daugava dont le débit peut être soumis à de fortes fluctuations. En conséquence, la Lettonie doit importer selon les années de 30 à 45% de l’énergie électrique consommée, en provenance d’Estonie, de Lituanie et de Russie (avant sa fermeture en 2009, un tiers des importations provenaient de la centrale nucléaire d’Ignalina en Lituanie) ou recourir à de fortes importations de gaz pour alimenter ses usines de cogénération.