Vers la fin de l’antiquité, deux royaumes géorgiens, Iberia à l’est et Egrisi à l’ouest, étaient parmi les premières nations à adopter le christianisme (respectivement en 337 et 523). Iberia souffrait de l’expansion agressive de son voisin, le royaume de Perse, alors qu’Egrisi servait, la plus grande partie du temps, de champ de bataille pour ses puissants voisins, le royaume de Perse et l’empire byzantin, chacun d’eux réussissant tour à tour à conquérir l’ouest géorgien. Au Moyen Âge, les deux royaumes furent ainsi désintégrés en plusieurs principautés. Au VIIe siècle, il fut donc aisé aux Arabes d’occuper la Géorgie.
Les principautés rebelles se libérèrent de la tutelle arabe et s’unifièrent pour former le royaume géorgien au début du XIe siècle.
À partir du XIIe siècle, le royaume s’étend sur la totalité du sud-Caucase, une partie du nord-est et quasiment la totalité de la côte nord-est de l’actuelle Turquie, et aussi au-delà de quelques régions du nord-ouest de la Perse.
Ce royaume géorgien qui était tolérant envers ses sujets musulmans et juifs, malgré son caractère profondément chrétien, fut contrôlé par les Mongols de la Horde d’Or au XIIIe siècle. Depuis, différents princes se battirent pour leur indépendance au pouvoir central géorgien jusqu’à la désintégration totale du royaume au XVe.
Au XVIe siècle, les empires ottoman et perse exploitèrent la situation et envahirent respectivement les principautés de l’ouest et de l’est de la Géorgie.
Les dirigeants des principautés, qui récupérèrent une partie de leur autonomie, organisèrent diverses rébellions. À la suite des invasions perse et turque, les royaumes et les principautés furent encore plus affaiblis.
La population de la Géorgie, à la suite des guerres continues, a été réduite jusqu’à 100 000 habitants.
Cette fois-ci, cette faiblesse fut exploitée par l’empire russe. Le premier à tomber entre les mains russes est le royaume de Kartl-Kakheti, situé à l’est de la Géorgie et alors quasiment dévasté par les invasions perses subies lors des deux dernières décennies du XVIIIe.
En 1783, la Russie et la Géorgie signent le traité de Georgiev, selon lequel la Géorgie (Kartl-Kakheti) recevait la protection de la Russie.
Le 22 décembre 1800, l’empereur russe Paul Ier, en accomplissant la demande du tsar géorgien Géorguy XII, signe le Manifeste sur la connexion volontaire de la Géorgie (Kartl-Kakheti) et de la Russie. Le manifeste est proclamé le 18 janvier 1801.
En 1810, le royaume d’Imereti à l’ouest de la Géorgie se joint à l’Empire russe.
En 1803 – 1864 – à la suite des guerres de la Russie contre la Turquie et l’Iran, on libère la grande partie des terres géorgiennes, précédemment occupée par les pays musulmans. À la Géorgie sont joints Batoumi, Artvi, Akhaltsikhe, Akhalkalaki, Poti, l’Abkhazie.
Après la Révolution russe, la Géorgie déclara son indépendance le 26 mai 1918, pendant la guerre civile russe. Cet État indépendant fut parmi les premières nations au monde où les femmes eurent le droit de vote. Les élections législatives furent gagnées par le parti social-démocrate géorgien. Son chef, Noe Jordania, reçut le titre de premier ministre.
Le 25 février 1921, la République démocratique de Géorgie fut occupée par l’armée rouge et incorporée dans une « Fédération transcaucasienne des Républiques socialistes soviétiques » comprenant la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan. La FTRSS fut dissoute en 1936 et la Géorgie devint la République socialiste soviétique de Géorgie.
Le radical géorgien Joseph Djougachvili était membre des bolcheviks qui avaient pris le pouvoir en Russie après la révolution d’octobre (1917). Djougachvili, plus connu sous le nom de Joseph Staline, (du russe pour acier) s’empara de la plus haute place de l’État soviétique et y régna impitoyablement, y compris sur ses compatriotes géorgiens. En Géorgie, Lavrenti Beria régnait en maître quasi absolu, puis monta en grade pour rejoindre les plus hautes sphères du KGB et devenant le bras droit de Staline.
En 1941-1945, pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 700 000 Géorgiens se battirent en tant que soldats de l’armée rouge contre les Nazis. Environ 200 000 périrent, et le double fut déporté pour des raisons ethniques et stratégiques (des musulmans vivant à la frontière de la Turquie, des Grecs, des Arméniens Khemchiles, des Kurdes, des Meskhètes, etc.)
Pendant la Perestroïka à la fin des années 1980, dont l’un des principaux architectes fut le ministre géorgien des affaires étrangères de l’URSS, Édouard Chevardnadzé, la Géorgie développa un système politique avec plusieurs partis, ce qui favorisa fortement l’indépendance. Le pays organisa les premières élections libres et démocratiques de l’Union soviétique le 29 octobre 1990.
Le 9 avril 1991, peu avant l’effondrement de l’URSS, la Géorgie déclara à nouveau son indépendance. Le président démocratiquement élu était alors l’ancien dissident Zviad Gamsakhourdia. Plusieurs régions comprenant l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud souhaitent prendre leur indépendance, ce qui mena à la guerre civile et à d’importantes violences ethniques. Zviad Gamsakhourdia fut mis en fuite, et Edouard Chevardnadze lui succéda à la tête du pays. Aujourd’hui, ces deux régions sont de facto des États indépendants.
Le pays accumule difficultés économiques et guerres de sécession ; l’Adjarie redevient totalement géorgienne en 2004, par contre l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud proclament unilatéralement leur indépendance après les combats des années 1990 et la guerre russo-géorgienne de 2008 : au total, 30 % du territoire n’est plus sous contrôle de Tbilissi. La Révolution des Roses, en 2004, pacifique, et l’alternance démocratique, en 2012, non moins pacifique, ont conduit le pays sur le chemin de la démocratie. La République de Géorgie est membre de l’Organisation des Nations unies, du Conseil de l’Europe, de l’Organisation mondiale du commerce, de la Coopération économique de la mer Noire et de l’Alliance GUAM. Elle espère devenir un jour membre de l’OTAN et de l’Union européenne avec laquelle un accord d’association a été conclu 2014.
Le pays couvre un territoire de 69 700 km2. En droit international, il possède des frontières avec la Fédération de Russie au nord, l’Azerbaïdjan à l’est, l’Arménie au sud et la Turquie au sud-ouest. Les limites avec l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, sécurisée du côté extérieur par des forces russes, constituent des obstacles qui ne peuvent plus être franchis depuis 2008.
La population (sans compter celles de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud) est de 3,7 millions d’habitants selon le recensement de novembre 2014 ; elle est nettement en recul par rapport à l’époque soviétique (plus de 5 millions d’habitants) et à la fin des années 1990 (plus de 4 millions d’habitants), essentiellement pour cause de migration économique