La crise politique de 2009-2013 et la crise économique mondiale ont eu un impact lourd sur le développement socio-économique du pays. Madagascar affiche un PIB de 10,6 Md$ et une population de 24,24 millions d’habitants, soit un PIB de 440 $ par habitant estimé, ce qui classe Madagascar parmi les dix pays les plus pauvres du monde.
Les échanges commerciaux de Madagascar ont atteint 5,6 Md € en 2015 (+ 22,8% par rapport à 2014). Le déficit commercial du pays s’est accru de 20,5% (à 1,4 Md €) dans un contexte de rebond des importations (+ 22,3%, 3,5 Md €) et des exportations (+ 23,6%, 2,1 Md €).
En 2015, les exportations de Madagascar représentaient 2,1 Md €. Les principaux postes étaient le nickel (avec montée en puissance de la compagnie minière d’Ambatovy) à 27%, le textile à 23% et les produits agricoles (essentiellement vanille et girofle) à 20%. En 2014, le nickel est devenu le premier produit d’exportation malgache. Au total, les produits miniers représentent déjà plus d’un tiers des exportations. En 2015, exportations malgaches se sont dirigées vers l’UE (41%), la zone APEC (36%), l’Asie émergente et en développement (12%) et vers l’Afrique (9%). Les principaux clients de Madagascar sont la France (15,2%), les Etats-Unis (12,7%), la Chine (7%), l’Afrique du Sud (5,9%) et le Japon (5,5%).
En 2015, les importations malagaches se sont élevées à 3,5 Md €. Les principaux postes étaient les matières premières (22%), les équipements (15%), l’énergie (15%) et les biens de consommation (13%). Les principaux fournisseurs de Madagascar sont la Chine (24,8%), la France (10,3%), le Barhein (5,6%), l’Inde (5,5%), le Koweit (4,5%) et Maurice (4,4%).
Les zones franches jouent un rôle majeur dans le commerce extérieur : 27% des exportations malgaches (dont 75% de textile) et 16% des importations.
La croissance ne réussit pas à décoller : 2,4 % en 2013, 3 % en 2014 et à 3% en 2015. Les secteurs les plus porteurs (agroalimentaire, tourisme, exportations, travaux publics, grande consommation) ne croissent pas suffisamment et l’activité a été tirée ces dernières années principalement par le secteur minier. Par ailleurs, ces secteurs nécessitent des investissements importants que l’instabilité politique persistante et des conditions économiques peu favorables ne permettent pas d’attirer.
Madagascar dispose de très faibles capacités financières, notamment en raison du niveau de recettes fiscales (10% du PIB, l’un des plus faibles du monde), dont l’amélioration constitue une priorité pour les partenaires financiers de Madagascar, particulièrement le FMI. Le gouvernement, qui s’est engagé à élargir l’assiette fiscale, peine à mettre en œuvre une politique fiscale efficace (augmentation du nombre de contribuables, mais collecte inefficace).
Cette faible mobilisation des ressources domestiques a induit un manque important de financement en 2014 et 2015, qui a été comblé en 2014 par les contributions d’aide budgétaire des bailleurs (UE 78 M€, France 40 M€, Banque mondiale 45 M$, Banque africaine de développement 25 M$) qui ont été accordées, puis décaissées fin 2014 et début 2015.
L’aide des bailleurs internationaux
- Le Fonds monétaire international (FMI) Pendant les années de crise, le FMI a limité ses interventions au maintien d’un bureau de liaison. Après les élections de décembre 2013 et la mise en place d’un nouveau gouvernement en avril 2014, le Fonds a mis en place, en juin 2014, une Facilité rapide de crédit (FRC) de 47 M$. En novembre 2015, le FMI a accordé une nouvelle FRC de 47 M$, assortie d’un programme d’accompagnement des réformes économiques nécessaires (Staff Monitored Program, SMP). Les efforts réalisés par le gouvernement malgache dans le cadre de ce SMP seront déterminants dans le processus de conclusion d’un programme de Facilité élargie de crédit (FEC), lui-même conditionnant la montée en puissance des engagements de la communauté internationale. Après une première mission en mars 2016, le FMI a réalisé une seconde mission (juin 2016). Un accord de principe pour un programme triennal (2016-2019) adossé à une FEC d’un montant de 310 M$ a été conclu. Le 27 juillet 2016, le Conseil d’administration du FMI a approuvé un accord de 40 mois au titre de cette facilité élargie de crédit en faveur de Madagascar d’un montant d’environ 304,7 M$.
- La Banque mondiale En décembre 2015, la Banque mondiale a approuvé un crédit de 55 M$ à Madagascar pour un appui budgétaire. En février 2016, la Banque mondiale a accordé à Madagascar l’accès au mécanisme de financement IDA Turnaround Facility, destiné à soutenir les pays fragiles qui démontrent une volonté et capacité à changer leur trajectoire de développement. Le soutien de la Banque à Madagascar pourrait plus que doubler pour s’élever au total à 690 M$ pour la période 2016 à 2018, sous réserve que le pays passe avec succès la revue à mi-2017 des indicateurs de performance du programme d’assistance, en particulier dans le domaine de la bonne gouvernance.
- Autres bailleurs L’Union européenne joue également un rôle majeur à Madagascar avec une programmation – Programme Indicatif National (PIN) – de 518 M€ pour le 11e Fonds européen de développement (2014-2020). Madagascar devrait aussi bénéficier indirectement des fonds FEDER pour la France de l’océan Indien. La Banque africaine de développement (BAD), en complément au Fonds africain de développement (FAD XIII) doté de seulement 50 M$ pour Madagascar, a dégagé 80 M$ de ressources additionnelles du fait du classement par la BAD de Madagascar dans les pays « en situation de fragilité ».
Le Japon a apporté également sa contribution par la mobilisation d’un Fond de contre-valeur existant et s’apprête notamment à octroyer un prêt très concessionnel de 500 M$ pour l’extension du port de Tamatave, conditionné toutefois à l’octroi d’un FEC par le FMI.
Principal bailleur de fonds bilatéral, au coude à coude depuis plusieurs années avec la France, les Etats-Unis ont en outre réintégré Madagascar, qui en était suspendu depuis 2009, au bénéfice des avantages commerciaux préférentiels de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act).
Une conférence des bailleurs et des investisseurs, dite « de sortie de crise », régulièrement reportée, devrait se tenir à Paris en 2016.
Flux & IDE en milliards $
2002: 0,008
2003: 0,013
2004: 0,053
2005: 0,085
2012: 0,812
2013: 0,567
2014: 0,351
Principaux indicateurs économiques
-
PIB : 9,98 Mds $ (Banque mondiale 2015)
-
PIB par habitant : 420 $ (Banque mondiale 2015)
-
Taux de croissance : 3,0% en 2015, 3,7% prévus en 2016 (Banque mondiale)
-
Taux de chômage (au sens du BIT) : 3,6 % (Banque mondiale, 2014)
-
Taux d’inflation : 7,4 % (Banque mondiale, 2015)
-
Principaux clients (en 2015) : France (15,2%), Etats-Unis (12,7%), Chine (7%), Afrique du Sud (5,9%), Japon (5,5%)
-
Principaux fournisseurs (en 2015) : Chine (24,8%), France (10,3%), Barhein (5,6%), Inde (5,5%), Koweit (4,5%), Maurice (4,4%)
-
Répartition du PIB par secteurs (en 2014) :
- Primaire (agriculture) : 26,5 %
- Secondaire (industrie) : 15,9 %
- Tertiaire (services) : 57,6 %
-
Ressources: Agriculture, mines.
- Risque pays: 6/6
- Notations BM: 149 / 175
PIB en milliards $
2002: 4,4
2003: 5,5
2004: 4,4
2005: 5
2006: 5,4
2007: 7,3
2008: 9,4
2009: 8,6
2010: 8,7
2011: 9,9
2012: 9,9
2013: 10,6
2014: 10,6
Taux de chômage %
2002: 4,5 %
2003: 2,5%
2004: 3,0 %
2005: 4,8 %
2010: 3,8%
2012: 1,2%
PIB & Taux de croissance %
2002: -12,7
2003: 9,8
2004: 5,3
2005: 4,6
2006: 4,7
2013: 2,4%
2014: 3%
2015: 3,2%