58 av. J.-C. : Conquête romaine.
VIIe – Xe siècle : Assujettissement à l’Empire byzantin. Invasions arabes.
1191 : Conquête par Richard Cour de Lion lors de la troisième croisade. Mais devant la trop grande résistance des Chypriotes, il cède l’île aux Templiers. Ceux-ci la vendent à Guy de Lusignan, dont la dynastie régnera sur Chypre pendant trois siècles marqués par la répression de la culture et le développement de l’économie.
1489 : Passage sous la tutelle vénitienne.
1571 : Conquête ottomane. La domination durera 300 ans.
1878 : L’Empire ottoman cède Chypre à l’administration britannique.
1925 : L’île devient une colonie de la Couronne britannique. Commence un mouvement en faveur de l’autodétermination, qui porte les germes de l’actuel conflit gréco-turc : alors que de nombreux Chypriotes grecs souhaitent former une union avec la Grèce (ce que l’on appelle l’Enosis), la population turque s’y oppose. En 1950, l’Eglise orthodoxe chypriote et 96% des Chypriotes grecs se prononcent en faveur de l’Enosis. Les Britanniques élaborent alors une nouvelle Constitution, acceptée par la population d’origine turque mais rejetée par l’Organisation nationale des combattants chypriotes, qui veut l’Enosis et rien d’autre et entreprend des actions de guérilla contre les Britanniques.
1960 : La Grande-Bretagne octroie son indépendance à Chypre. L’archevêque Makarios, un Grec, en devient le président, la vice-présidence étant confiée à un Turc, Fazil Küçük.
1964 : Après une tentative du président Makarios de restreindre les droits de la minorité turque, la tension interethnique s’accroît, nécessitant l’intervention d’une force de maintien de la paix de l’ONU.
1967 : Une junte militaire prend le pouvoir à Athènes. A Chypre, même les plus fervents partisans de l’union avec la Grèce ne veulent pas avoir affaire à un régime aussi répressif.
15 juillet 1974 : Coup d’Etat contre le président Makarios fomenté par les colonels au pouvoir à Athènes.
20 juillet 1974 : Réplique de la Turquie, qui envahit Chypre. La Grèce fait machine arrière, le nouveau pouvoir de Nicosie est renversé, de même que celui d’Athènes, mais cela ne suffit pas à calmer les Turcs qui s’emparent du tiers nord de l’île, poussant à l’exil 80 000 Chypriotes grecs.
1983 : Proclamation par les Chypriotes turcs de la «République turque du Nord de Chypre». Seule la Turquie reconnaît ce nouvel « Etat ».
Malgré plusieurs séries de pourparlers en faveur de la paix, l’île demeure divisée. Les Nations unies ont réduit leur présence sur place et les incidents frontaliers se sont accrus. L’acquisition par la République de Chypre de missiles d’une portée suffisante pour atteindre les côtes turques n’a fait que détériorer un peu plus les relations entre les deux parties. L’espoir vient peut-être de la volonté de la Turquie et de la République de Chypre d’adhérer à l’Union européenne, qui pourrait contraindre les deux pays à trouver une solution diplomatique au conflit.
En 1999, la résolution 1250 de l’ONU demande aux deux parties d’entamer de nouveaux pourparlers. Les discussions s’enlisent rapidement, le gouvernement turc n’encourageant pas les Chypriotes turcs à y participer. Les élections législatives de mai 2001 en République de Chypre n’ont pour l’instant guère changé les choses.
2004 : En février 2004, les négociations ont repris en vue d’un règlement progressif du conflit. Le 1er mai 2004, la République de Chypre entre dans l’Union européenne. La solution du conflit entre le Nord et le Sud, qui dure depuis 40 ans, semble désormais conditionné par l’avancée des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.
2005 : Mehmet Ali Talat a été élu président de la république turque de Chypre nord (RTCN, non reconnue) en avril 2005. Il a obtenu, de la Turquie, la reconnaissance de la RTCN et l’extension de son union douanière avec l’UE.
2008 : Chypre a intégré la zone euro le 1er janvier 2008.
2013 : la crise financière internationale frappe sévèrement l’économie chypriote, contraignant le gouvernement à une politique d’austérité à laquelle le parlement cherche à résister : les Chypriotes perdent confiance dans les instances multilatérales et réagissent en développant l’économie informelle.