Du fait de sa situation à la charnière du Proche-Orient, des steppes d’Asie et du sous-continent Indien, l’Afghanistan a vu, depuis des millénaires, déferler tous les grands envahisseurs. Le pays fut à de multiples reprises massacré et ruiné, mais il vit aussi s’épanouir toutes les grandes civilisations.
1973 : proclamation de la République – Les derniers monarques tentent de réformer le pays encore médiéval dans les années 1950. Mais les rivalités entre ethnies et leur attachement aux traditions rendent difficile cette évolution. Nader Chach, qui appartient à l’ethnie pachtoun, règne depuis 1933 quand, le 13 juillet 1973, il est renversé par le prince Daoud qui proclame la République. Une fois à la tête de l’État, Daoud cherche à la fois « faire avancer » le pays et à préserver son indépendance vis à vis de Moscou. Les Soviétiques ne lui pardonneront pas et encourageront les marxistes afghans à le faire tomber.
1979-1988 : l’occupation soviétique – Une sanglante révolution pro-soviétique entamée en 1978 provoque la révolte de la majorité de la population. Le 24 décembre 1979, les Soviétiques envoient l’Armée rouge en Afghanistan où ils instaurent un régime communiste dirigé par Karmal puis, à partir de 1986, par Najibullah. La plupart des pays occidentaux protestent contre cette intervention. Mais les Soviétiques sont bien décidés à rester. La résistance islamique appelle à la jihad, la guerre sainte, pour chasser l’envahisseur étranger. Les moudjahidin sont soutenus par les États-Unis, le Pakistan, la Chine et l’Arabie saoudite. Neuf ans de guérilla sanglante laissent le pays décimé et en ruine. Plus de 6 millions d’Afghans se sont réfugiés à l’étranger. L’Armée soviétique qui a subi d’épouvantables pertes entame son retrait en 1988.
1992-1996 : la guerre civile – L’envahisseur parti, les conflits internes se réveillent, plus vifs que jamais. Quand le régime communiste maintenu autour de Kaboul s’effondre en 1992, les différentes factions moudjahidines se disputent le pouvoir. L’élection du président Rabani à la tête d’une coalition ne réussit pas à empêcher la guerre civile. Animées par leurs divergences ethniques, culturelles, religieuses, les différentes factions se livrent une guerre sans pitié. Elles utilisent les armes que leur ont fournies en abondance les États-Unis, le Pakistan et l’Arabie Saoudite pour lutter contre les Soviétiques. Kaboul est bombardé à plusieurs reprises, les morts se comptent par dizaines de milliers. Le climat de violence, d’anarchie et de corruption qui règne alors explique la popularité du mouvement des talibans à ses débuts.
1996 : l’arrivée des talibans – Soutenus par le Pakistan, les talibans s’emparent de Kaboul le 27 septembre et instaurent un régime islamiste dirigé par le mollah Omar. Deux ans plus tard, le 20 août 1998, ils conquièrent la dernière grande ville du pays qui leur échappait encore : Mazar-e-Sharif. Avec eux s’ouvre le temps de la terreur et de l’intolérance au nom d’un islamisme radical. La plus grande force de résistance aux talibans reste l’Alliance du Nord, retranchée dans le nord-est du pays et dirigée par le commandant Massoud.
1998-1999 : début des représailles et des sanctions
Le 20 août 1998, en représailles aux attentats commis contre leurs ambassades en Tanzanie et au Kenya, les États-Unis bombardent les camps d’entraînement d’Oussama Ben Laden en Afghanistan, où ce milliardaire saoudien, chef du puissant réseau terroriste Al-Qaida, a trouvé refuge auprès des talibans. Le 6 juillet 1999, les États-Unis prennent des sanctions contre le régime taliban. Le 19 décembre 2000, l’ONU impose de nouvelles sanctions.
2001 : les événements se précipitent – Le 9 septembre, le commandant Massoud est tué lors d’un attentat suicide perpétré par deux faux journalistes islamistes. Le 11 septembre, les attentats terroristes sans précédent perpétrés aux États-Unis déclenchent une guerre contre tous les régimes qui abritent des terroristes, au premier rang desquels celui des talibans qui abrite vraisemblablement Oussama Ben Laden. Le 7 octobre débutent des frappes militaires américaines en Afghanistan. Le régime des talibans s’effondre deux mois plus tard. En décembre à Berlin, une réunion, sous l’égide de l’Onu, nomme Hamid Karzaï à la tête d’un gouvernement de transition. De nombreux réfugiés rentrent dans leur pays. Des élections générales sont prévues mais aucun calendrier n’est encore fixé.
2004 : Le 3 novembre, Hamid Karzaï est devenu le premier président démocratiquement élu d’Afghanistan, recueillant 55% des suffrages exprimés. Alors que l’État se reconstruit doucement, les talibans, qui n’ont pas réussi à empêcher la tenue des élections, voient leur influence reculer peu à peu.
2005 : La transition politique se poursuit. Des élections législatives et provinciales se tiennent le 18 septembre 2005 et le Parlement est inauguré ¨le 17 décembre suivant. Toutefois, le pays doit encore faire face à de nombreux problèmes et la situation sécuritaire est très préoccupante.
2007 : Les États-Unis envoient de nouvelles troupes dans le but de continuer la lutte contre les talibans. La Chambre basse du Parlement vote un projet de loi d’amnistie pour les crimes commis pendant les trente dernières années afin de favoriser une « réconciliation nationale ».
2009 : Barack Obama devient président des États-Unis d’Amérique et continue la politique de lutte contre le terrorisme, entamée par son prédécesseur.
août 2009 : Les élections présidentielles ne se sont pas déroulées dans les meilleures conditions (insécurité, fraude électorale, faible taux de participation…). Après l’abandon au second tour d’Abdullah Abdullah, Hamid Karzai est reconduit à la fonction de président de l’Afghanistan.
2012 : François Hollande annonce le retrait des troupes françaises d’Afghanistan.