Statut : démocratie parlementaire (constitution juin 1991)
Chef d’Etat : Kolinda Grabar-Kitarovic (Présidente élue le 11 janvier 2015)
1er ministre : Andrej Plenković
Gouvernement :
Le système politique, établi par la Constitution de 1991, était à l’origine présidentiel. Il a été rééquilibré en 2000, lors du tournant européen pris par le pays, pour devenir un régime parlementaire où le Premier ministre, issu de la majorité au Parlement, conduit la politique nationale.
Les élections présidentielles du 11 janvier 2015 ont été remportées par Kolinda Grabar-Kitarovic, incarnant l’aile modérée du parti conservateur HDZ. Favorable à l’ancrage de la Croatie au sein de l’UE et de l’OTAN, elle a notamment su tirer parti des difficultés du gouvernement social-démocrate, dans un contexte économique dégradé, en orientant sa campagne sur le thème du retour à la croissance et l’emploi.
Les élections législatives du 8 novembre 2015 n’ont pas permis de départager la coalition de centre-gauche (SDP), menée par le Premier ministre sortant Zoran Milanovic, au pouvoir depuis fin 2011, et celle de l’opposition conservatrice du HDZ. Avec respectivement 56 et 59 députés élus, ni le SDP ni le HDZ n’ont pu franchir la barre des 76 sièges nécessaires à la constitution d’une majorité parlementaire. Arrivée en troisième position, avec 18 députés, la formation « Most », rassemblement hétérogène de listes indépendantes, d’inspiration réformiste, occupait dès lors une position d’arbitre.
A l’issue de négociations complexes, et sous l’impulsion de la Présidente Kolinda Grabar-Kitarović, le HDZ et MOST sont finalement parvenus, le 23 décembre 2015, à un accord sur la formation d’une coalition et la désignation d’un Premier ministre. Leur choix s’est porté sur une figure « d’expert », sans affiliation politique : Tihomir Oreskovic. Agé de 49 ans, celui-ci a effectué ses études supérieures -ainsi que l’essentiel de sa carrière- au Canada, dans le secteur pharmaceutique. Il possède la double nationalité croate et canadienne. M. Oreskovic a fait du redressement de l’économie croate la priorité de son mandat. Il entend mettre l’accent sur la réduction des déficits publics, la réforme de l’administration publique et l’amélioration du climat des affaires. Parmi les chantiers de réformes mis en avant figurent également l’optimisation du recours aux fonds européens, la mise en œuvre d’une stratégie pour l’agriculture, l’appui aux investissements dans le secteur touristique et la construction de nouvelles infrastructures de transport.
Le nouveau gouvernement croate a reçu l’investiture du Parlement le 22 janvier 2016. Composé de 9 ministres issus des rangs du HDZ et de 3 ministres de la formation MOST, il accorde une large place (11 postes) à des ministres sans étiquette, présentés comme des figures d’experts. Tomislav Karamarko et Bozo Petrov, respectivement chefs des partis HDZ et MOST formant la nouvelle coalition, occupent les postes de Vice-Premiers ministres. A noter que la désignation au poste de ministre de la culture et des cultes de Zlatko Hasanbegovic, historien à l’origine d’écrits controversés sur la Seconde Guerre mondiale, a suscité une vive polémique en Croatie.
Parmi les grandes priorités qui attendent le futur gouvernement figurent notamment la gestion de la crise des réfugiés, alors que près de 600 000 migrants ont déjà franchi la frontière entre la Serbie et la Croatie depuis septembre 2015, la poursuite des efforts de consolidation budgétaire imposée par la procédure de déficit excessif et la relance des investissements à travers la mobilisation de fonds communautaires.