Appréciation du risque & protection
La croissance devrait rester soutenue
En 2016, la croissance devrait rester soutenue. Les exportations devraient continuer à bénéficier de la bonne santé de l’économie américaine et de la légère reprise en zone euro, les Etats-Unis et l’Union européenne représentant près de la moitié des exportations. Par ailleurs, la consommation privée, qui représente 70% du PIB devrait rester dynamique et profitera de la progression des revenus des ménages liée à la baisse des prix de l’énergie et de la robustesse des transferts des expatriés. L’investissement privé continuera de bénéficier de conditions de crédits favorables, le taux bancaire de référence ayant, à nouveau, baissé de 50 points de base en 2015. Le développement des infrastructures (aéroports, centrales électriques, routes et ports) et des installations touristiques soutiendra le secteur de la construction. La progression du tourisme devrait continuer à tirer l’ensemble des activités de services qui représentent désormais plus de 60% du PIB. Néanmoins, le secteur agricole qui emploie un tiers de la population active reste vulnérable aux conditions climatiques et continuera d’enregistrer une croissance modérée. De plus, les exportations de thé qui représentent plus de 18% des ventes totales à l’étranger souffriront de la baisse de la demande en provenance de Russie et du Moyen-Orient. Cependant, la production industrielle devrait profiter d’un assouplissement du système de préférence généralisée à destination de l’Union Européenne à partir de 2016. Le secteur textile devrait en être le principal bénéficiaire. Enfin, l’investissement public devrait rester orienté vers la reconstruction des zones marquées par la guerre (principalement le nord et l’est) et la construction de nouvelles infrastructures.
L’inflation devrait accélérer en 2016, dans un contexte de politique monétaire accommodante. Les prix des produits importés devraient continuer d’augmenter en raison de la dépréciation de la roupie.
Dégradation des finances publiques
Les efforts des autorités pour assainir les finances publiques semblent insuffisants. Les dépenses courantes telles que les salaires des fonctionnaires progressent et les recettes restent relativement faibles. Le déficit budgétaire devrait se creuser en 2016 et la dette publique restera élevée. La vulnérabilité budgétaire du pays demeure importante.
Le déficit courant devrait rester stable en 2016. En dépit de la baisse de la facture énergétique, la balance commerciale devrait se dégrader en raison de la progression des importations de biens de consommation. Néanmoins, l’instabilité persistante régnant dans les pays importateurs de thé (2ème produit exporté), comme la Syrie ou la Libye, continuera de peser sur les exportations. Ce déficit de la balance commerciale sera en partie compensé par des recettes touristiques en hausse et par des transferts privés soutenus. Bien qu’en hausse, les IDE restent faibles en comparaison avec les pays voisins. De plus, la loi sur les nationalisations adoptées en 2011 continue de véhiculer un message négatif auprès des investisseurs. Ainsi, la roupie restera sous pression notamment dans un contexte de resserrement de la politique monétaire américaine. Les marges de manœuvres de la banque centrale pour contenir les pressions à la baisse de la devise sont limitées : les réserves de change ne représentent guère plus de 4 mois d’importations.
L’alternance politique s’est faite dans le calme mais les tensions religieuses persistent
Après la défaite surprise du président sortant aux élections anticipées de janvier 2015 au profit de M. Sirisena (UNP), un gouvernement intérimaire a été nommé. Les élections législatives d’août 2015 ont vu la victoire du parti du président avec 106 sièges sur un total de 225. Le premier ministre R. Wickremesinghe a formé un gouvernement avec des membres de l’opposition et concentre son action sur des réformes politiques et constitutionnelles. Néanmoins, les tensions entre majorité bouddhiste et minorité musulmane (9% de la population) restent vives. Par ailleurs, le Sri Lanka doit affronter la pression internationale sous l’égide de conseil des Nations Unies dans l’attente de la reconnaissance par le gouvernement des violations des droits de l’homme et de l’adoption des recommandations permettant de pérenniser la réconciliation entre Tamouls et Cingalais. Un rapport de l’organisation internationale de septembre 2015 recommande la mise en place d’un tribunal destiné à évaluer les responsabilités individuelles. Le gouvernement a réagi en encouragent la mise en place de commissions nationales.
Enfin, l’amélioration de l’environnement des affaires est une des priorités du gouvernement. Mais des accusations de favoritisme et de corruption sont parfois adressées à l’égard des dirigeants.