Emploi et Insertion
Contexte général et principales caractéristiques
Une croissance significative depuis 1990 du nombre d’emplois supérieure à l’augmentation de la population.
Durant la décennie 90, la population guadeloupéenne a cru de 9% passant de 387 000 à 422 000 habitants (438.000 en 2003). La population active est pour sa part passée de 170 000 à environ 191 000 individus.
Aujourd’hui, environ 140 000 personnes exercent une activité professionnelle en Guadeloupe. Le taux d’activité effective (actifs occupés / actifs) atteint en effet 75,5% (contre seulement 68 % en 1990). Ce taux demeure encore inférieur à celui de la métropole (87%), mais il progresse régulièrement depuis 2000. Durant la période 2001 – 2002, le solde net de création d’emploi s’est élevé à + 5 350 emplois (soit + 5% en une seule année !) en Guadeloupe continentale (source DDTEFP).
Emploi des femmes et des jeunes :
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler et le taux actifs occupés / actifs chez les femmes a aujourd’hui rejoint celui de la moyenne nationale (62%). Des progrès demeurent toutefois à faire dans le domaine du chômage : les femmes représentent aujourd’hui près de 55% des demandeurs d’emploi (47,5 % en moyenne nationale) et leur part relative s’accroît avec la durée du chômage (56 % des CLD de 1 an et +, près de 57% des CLD de 2 ans et +).
. Les moins de 25 ans représentent une part nettement moins importante des demandeurs d’emploi qu’en métropole (11, 1% contre 16,7%) et leur nombre ne cesse de diminuer (ils représentaient près de 20% des chômeurs en 1997).
L’emploi par type et secteur d’activité :
Type d’activité : emploi salarié et non salarié.
En Guadeloupe, 85% des emplois sont salariés contre 91% en métropole. Le ratio tend toutefois à rejoindre progressivement la métropole (la part des emplois salariés n’était en effet que de 83% en 2000, 82% en 1999 et 78% en 1990). Cette situation trouve certainement son origine dans le nombre très élevé de petites entreprises ayant peu ou pas de salariés : sur les quelques 40 000 entreprises guadeloupéennes, plus de 95% ont moins de 10 salariés et près de 70% n’en ont pas. A titre de comparaison, les moins de 10 salariés représentent 92% des entreprises métropolitaines, mais les « sans salariés » ne représentent que 48% du total.
A l’évidence, des gisements d’emplois restent à exploiter dans cet important tissu économique d’entrepreneurs travaillant seuls. De nombreuses petites entreprises connaissent en effet des difficultés de gestion liées à l’insuffisance de méthodes et d’organisation du travail, et de management.
Ces faiblesses, qui existent également dans le secteur public (défaut d’encadrement dans les communes) sont génératrices de coûts cachés, de dysfonctionnements voire de conflits sociaux. Tous les secteurs sont concernés : ainsi 60% des entreprises industrielles et 67% des entreprises de services n’ont pas de salarié.
Répartition des emplois par secteur d’activité
Depuis quinze ans, l’emploi salarié en Guadeloupe a suivi la tendance nationale marquée par une baisse du poids relatif dans les secteurs de l’agriculture, du BTP et de l’industrie alors que le secteur tertiaire était en forte progression. La répartition par grands secteurs est aujourd’hui la suivante : services 70,8% (France 58,9), commerce 14,2% (France 13,4), BTP 5,6% (France 6,4), industrie 6,8 (France 17) et agriculture 2,5% (France 4).
En valeur absolue, la Guadeloupe a gagné des emplois salariés dans tous les secteurs. C’est en particulier le cas pour les services, notamment l’hôtellerie et la restauration (+ 32% en 10 ans), ou la recherche (385 emplois en 1990, 829 en 2000, soit + 115%). Le secteur industriel a augmenté de 9% le nombre de ses emplois salariés alors qu’il en perdait près de 4% en métropole.
L’excès de représentation du secteur des services comparé à la métropole, tient au poids important croissant de l’administration. Ainsi, les personnels des collectivités locales représentent environ 13% des actifs occupés (contre seulement 6,8% au niveau national), tandis que les fonctionnaires d’Etat représentent pour leur part 15% des actifs occupés (contre 9,2% au niveau national).
Coût du travail :
Le coût du travail est un élément important dans la croissance de l’emploi. En France, depuis une quinzaine d’années, des mesures de baisse de ce coût, générales ou sectorielles ont été expérimentées. Les DOM ont bénéficié de dispositifs spécifiques à cet égard depuis la Loi Perben de 1994.
Dans les DOM, une entreprise éligible à l’ensemble des dispositifs d’exonération de charges ou d’aides diverses supporte un coût du travail d’environ 1 000 € par mois pour une personne rémunérée au SMIC (compte tenu des exonérations et de la prime à l’export). Ce coût du travail est de 220 € à l’Ile Maurice, 34 € à Madagascar et seulement 14 € à Cuba (destination touristique directement concurrente de la Guadeloupe).
Les Départements d’Outre-Mer cumulent ce handicap du coût du travail avec celui de l’éloignement, un niveau moyen de qualification moins élevé qu’en métropole (en Guadeloupe pour 66% des chômeurs, le diplôme le plus élevé est le certificat d’études primaires et 54% n’ont aucun diplôme ).
La loi de programme pour l’outre mer du 21 juillet 2003 est venue amplifier le dispositif de soutien à l’emploi avec un allégement renforcé des charges sociales pour les entreprises qui subissent plus particulièrement les contraintes liées à l’éloignement, à l’insularité et à un environnement régional où le coût du travail est particulièrement bas (tourisme).
Mis en place dès 2002, le passeport mobilité permet également de contribuer à l’élévation du niveau de qualification des jeunes par la formation.
Chômage :
Le nombre de demandes d’emploi en fin de mois (DEFM) diminue constamment depuis 1999 (-12,6 %), jusqu’en milieu d’année 2004 pour ensuite se stabiliser et remonter légèrement. Il se situe aujourd’hui à 24,6 % de la population active.
– 1995 : 44 387 demandeurs d’emploi
– 1999 : 54 255 demandeurs d’emploi
– 2002 (septembre) : 47 416 demandeurs d’emploi
– 2003 (juillet) : 47 404 demandeurs d’emplois
– 2004 (mai) : 42 439
– 2005 (août) : 44 988 (soit + 0.9 % par rapport à août 2004
Après une période de forte augmentation au début des années 90, puis de stagnation à un niveau élevé jusque 1999 (près de 31%), le chômage a diminué ensuite avec en particulier un recul de près de 6 points en 4 ans. Cette tendance à la baisse s’est cependant ralentie à partir du second semestre 2004 et l’on constate depuis une légère augmentation (43.804 demandeurs d’emploi en mars 2005 contre 43.012 en mars de l’année précédente).
La crise de la banane (qui s’est traduite par 215 licenciements déclarés, environ 600 en réalité), mais également la crise portuaire d’octobre à décembre 2004, n’ont pas été étrangères à cette stagnation globale.
La situation est par ailleurs contrastée selon les catégories de demandeurs d’emplois : amélioration s’agissant des chômeurs de longue durée (baisse de 2,6% entre déc 2003 et déc 2004), mais en revanche aggravation pour les jeunes demandeurs d’emplois (- de 25ans) dont le nombre passe en un an de 5 600 à 5 900.
Le chômage des jeunes (de la classe 16 – 25, car la situation des 26 – 30 est nettement meilleure) est à l’évidence le point le plus difficile en matière de politique de l’emploi en Guadeloupe.
Les étrangers qui désirent acquérir une propriété ou faire un investissement devraient s’informer auprès de conseillers juridiques avant de s’engager. Ce genre d’activités peut donner lieu à des litiges à la fois longs et coûteux.