Jusque dans les années 70 Wallis est resté très loin du monde dit « moderne » -hormis la parenthèse de la présence de l’armée américaine pendant la guerre.
Des générateurs assuraient sur les points stratégiques la fourniture en électricité. La population s’éclairait avec des lampes à pétrole… et avait un rythme de vie adapté à l’absence de lumière. Puis vient la « fée électrique »! En 1976 sous la baguette de la société EEWF. Elle est détenue en partie par le groupe GDF-Suez (66,6%) et en partie par le Territoire (32,4%). La concession -passée en 1997- est de 25 ans.
De nouveaux moteurs très performants!
L’énergie électrique est principalement produite par des moteurs. La part du solaire est minoritaire. Celle de l’énergie hydro-électrique aussi même si Futuna possède une petite centrale en partie détruite par le cyclone « Tomas » en 2010. D’où l’importance de la modernisation des équipements.
Une petite révolution technologique est en route. Derrière les masses familières des deux énormes réservoirs de gasoil entourés de barbelés qui longent la centrale, des changements sont en cours. Les vieux moteurs sont progressivement démontés et remplacés.
Les anciens moteurs produisent 880 kw et consomment beaucoup de gasoil. Les nouveaux sortent 1250 kw et sont beaucoup plus économiques. Six moteurs actuellement pour une puissance de 6500 kw. Trois moteurs « nouvelle génération » vont être installés d’ici fin juin.
Côté centre de contrôle, le changement est aussi spectaculaire. D’un côté des tableaux de contrôle en acier de quatre mètres de longueur et de deux de hauteur, à l’ancienne, tapissés de cadrans. On se croirait dans un sous-marin de la dernière guerre mondiale… De l’autre, un grand écran et un clavier. Tout se pilote d’un centre de contrôle qui tient sur un bureau. Le changement est impressionnant!
De la mécanique à l’informatique.
Le « hic », c’est les pannes! « Il y a beaucoup d’électronique. Et lorsqu’il y a une panne, ça devient un peu plus compliqué. On n’aura pas forcément les compétences ici pour faire une réparation » explique Raymond Lucking, le responsable technique de EEWF. Le problème n’est pas nouveau… les garagistes l’ont rencontré il y a déjà plusieurs années avec les nouveaux moteurs de voitures bourrés d’électronique…
Ce changement des moteurs n’est pas le simple fruit d’un plan de renouvellement liés au vieillissement. La société EEWF a anticipé sur la mise en place progressive de la péréquation. Un progrès pour notre Territoire qui paie actuellement son électricité 6 fois plus chère qu’en métropole. Isolement oblige! « Pour la péréquation, au niveau des administrés, la société avait prévu ça » souligne Raymond Lucking. Il enchaîne avec le lien entre nouveaux moteurs et péréquation… « c’est pour ça que nous avons fait cette campagne se changement des moteurs ». La baisse des tarifs va probablement se traduire par une hausse de la consommation. Il fallait donc préparer la production et le réseau à encaisser une demande plus forte.
Pour Wallis et Futuna, le prochain progrès sera peut-être l’équipement en énergie renouvelable. Elle ne représente qu’environ 1% du total de la production électrique. Le soleil, pourtant, nous tend ses rayons!