Le secteur de l’énergie en Suisse est, de par sa structure et son importance, typique d’un pays développé. Hormis l’énergie hydroélectrique et le bois énergie, le pays dispose de peu de ressources énergétiques indigènes : produits pétroliers, gaz naturel et combustible nucléaire sont importés, de sorte qu’en 2013 seulement 22,6 % de la consommation d’énergie primaire auront été couverts par des ressources locales.
La consommation énergétique finale en Suisse a été multipliée par plus de cinq depuis le début du XXe siècle, passant d’environ 170 000 à 896 000 térajoules par an, la plus grande part étant aujourd’hui accaparée par les transports (35 % en 2013). Cette augmentation s’est faite en parallèle du fort développement de son économie et de l’accroissement de la population. Le secteur étant fortement libéralisé, la politique énergétique fédérale vise à accompagner les promesses faites à Kyoto en promouvant une utilisation plus rationnelle des énergies et, particulièrement depuis les années 1990, le développement de nouvelles sources renouvelables.
Grâce à la part importante de l’hydroélectricité (57,9 %) et du nucléaire (36,4 %) dans la production électrique, les émissions de CO2 liées à l’énergie par habitant en Suisse sont inférieures de 28 % à la moyenne de l’Union européenne et à peu près égales à celles de la France.
À la suite du tremblement de terre ayant touché le Japon en mars 2011 et à l’accident nucléaire de Fukushima, le Conseil fédéral a annoncé le une sortie progressive de l’énergie nucléaire programmée pour 2034.
Le Forum économique mondial classe la Suisse au premier rang mondial en 2014 selon son « indice de performance de l’architecture énergétique » fondé sur trois critères : contribution à la croissance économique, impact environnemental de l’approvisionnement et de la consommation énergétique et degré de sécurité, accessibilité et diversité de l’approvisionnement
L’énergie étant difficilement transportable, son utilisation s’est tout d’abord faite dans les endroits où elle existait. Ainsi, la transformation de la force hydraulique en énergie mécanique est restée cantonnée aux rives des cours d’eau. Les moulins à vent ont été construits dans des zones venteuses. L’énergie mécanique développée par l’eau ou le vent n’est pas transportable ou alors seulement sur de très faibles distances, par exemple grâce à des systèmes de courroies. Le bois en tant qu’énergie de chauffage peut quant à lui être transporté ; cependant, en raison des besoins et de la situation géographique des forêts, il a rarement été convoyé sur de grandes distances, exception faite ces dernières années avec le développement du bois énergie pour le chauffage des bâtiments (du fait du fioul, de plus en plus cher avec l’augmentation du prix du pétrole).
Le sous-sol suisse est pauvre en matières premières exploitables pour le secteur énergétique. Du charbon a été exploité et a pu répondre à certains besoins du pays pendant quelque temps, cependant aujourd’hui aucune ressource énergétique du sous-sol suisse n’est exploitée. Les ressources énergétiques présentes en Suisse sont des énergies renouvelables comme l’énergie hydraulique, éolienne ou solaire.
L’utilisation de chaque agent énergétique a varié selon les besoins, les ressources indigènes et les avancées technologiques.
La Suisse produit de l’électricité, principalement par des installations hydroélectriques et des centrales nucléaires. Globalement elle importe massivement de France et exporte massivement vers l’Italie. Les flux en importation et en exportation sont variables selon la période de l’année et le moment de la journée.
Les principaux acteurs du secteur de l’électricité (classés par chiffre d’affaires) sont Alpiq (groupe issu de la fusion entre Atel et Énergie Ouest Suisse, avec participation d’EDF), Axpo, BKW (forces motrices bernoises), Repower et Groupe E. La gestion du réseau a été en partie transférée à Swissgrid.