La consommation énergétique lituanienne se décompose comme suit : produits pétroliers 41%, gaz naturel 39%, autres énergies non renouvelables et nucléaire 16%, charbon et tourbe 4%. La Lituanie dépend fortement (gaz 100%, électricité 60%) de la Russie, vers laquelle tous ses réseaux de transport, hérités de l’URSS, restent tournés. Cette situation est très inconfortable au niveau politique, la Lituanie ayant déjà été l’objet de deux blocus énergétiques russes depuis l’indépendance. Le gaz russe lui est facturé par Gazprom à un tarif élevé (environ 30% de plus qu’à ses voisins baltes et à l’Allemagne).
L’énergie fossile est en effet devenue prépondérante en Lituanie depuis la fermeture définitive de la centrale nucléaire d’Ignalina le 31 décembre 2009 (lors de son adhésion à l’UE en 2004, la Lituanie avait dû s’engager à fermer cette centrale, qui ne présentait pas les garanties de sécurité requises par Bruxelles). Les deux tiers de l’énergie électrique consommée sont désormais importés, pour plus de la moitié en provenance de Russie. La production nationale électrique repose presque entièrement sur le gaz russe.
Le taux de dépendance énergétique de la Lituanie est de 80%, contre 48% en 2009 (du fait notamment de la fermeture de la centrale nucléaire d’Ignalina).
La priorité gouvernementale est donc de desserrer cette contrainte. A cette fin, le gouvernement lituanien a présenté fin 2010 une nouvelle stratégie énergétique, avec deux objectifs :
1. la diversification des approvisionnements, à travers l’interconnexion des réseaux énergétiques et des systèmes de transmission des pays baltes avec le reste de l’Europe. L’arrivée au port de Klaipeda du terminal flottant de GNL « Independence », le 27 octobre 2014, consacre une étape importante dans la stratégie nationale visant l’indépendance énergétique de la Lituanie à l’égard des fournisseurs russes de gaz et d’électricité. Entièrement financé par l’Etat lituanien (145 M€), ce terminal garantira l’indépendance énergétique de la Lituanie, qui pourra acheter son gaz à d’autres fournisseurs que Gazprom actuellement. Un contrat d’achat est déjà signé avec la société norvégienne Statoil. Le terminal opérera sous le régime du « third party access », qui donne accès au terminal à tout pays voisin ou partenaire intéressé à utiliser ses capacités pour son propre compte, et ce sur une base non-discriminatoire. Au besoin, le terminal pourrait satisfaire jusqu’à 90% des besoins en gaz de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie.
2. le développement de la production, avec le projet de construction d’une nouvelle centrale nucléaire à Visaginas. Les négociations avec le candidat sélectionné, Hitachi GE, n’ont toutefois pas abouti à ce stade et sont au point mort.
L’efficacité énergétique laisse à désirer, puisqu’elle est actuellement 2,5 fois plus faible que la moyenne européenne (mauvaise isolation du parc immobilier notamment).
La présence des entreprises françaises sur le marché lituanien, à la fois en tant qu’investisseurs et en tant que fournisseurs, est solide et porteuse de projets de taille importante. Ceux-ci présentent un double intérêt pour la Lituanie : ils s’appuient sur une part significative de financements privés français ; ils ne concernent le plus souvent pas les énergies fossiles, et s’intègrent donc pleinement dans la stratégie gouvernementale lituanienne.